Le conseil des ministres du 14 avril 2023 a adopté un décret devant entériner la relance de l’exploitation artisanale de l’or au Gabon. En attendant de connaître les contours de ce nouveau décret et les avantages que les petits gabonais pourront en tirer, un reporter de Gabonactu.com a rencontré la famille d’une jeune gabonaise enfermée à « Sans famille » depuis 10 mois sans procès pour détention de 5 grammes d’or.
L’histoire de Belvina M. est pathétique. Lassée du chômage et des difficultés du quotidien dans la capitale, la jeune fille est approchée par une amie qui lui demande de l’accompagner à Ndjolé, 225 km de Libreville. Arrivée dans le chef-lieu du département de l’Abanga Bigne, la librevilloise va dans un chantier forestier où un petit boulot lui est proposé. Salaire mensuel : 150 000 FCFA.
Belvina M. accepte de travailler. Elle n’a pas le choix. C’est une dame qui est son employeur. A la fin du mois, la patronne dit gentiment à son employée qu’elle n’a pas d’argent liquide pour payer son salaire. En revanche, elle lui propose de lui payer en nature : 5 grammes d’or qu’elle devait revendre à 150 000 FCFA chez un ouest-africain une fois arrivée à Ndjolé.
La petite gabonaise trouve qu’il n’y a aucun souci. Elle prend ses 5 grammes d’or. Elle embarque sur un taxi moto, moyen de transport couramment utilisé dans la zone. Sur le chemin, des agents de l’Etat + opérant soit pour l’ANPN ou la Société équatoriale des mines + interceptent le convoi de motos.
Tout le monde est passé au détecteur de métaux. L’or est retrouvé dans les bagages de Belvina M. et un ressortissant ivoirien. Les deux sont arrêtés. Direction la brigade de la gendarmerie de Ndjolé puis la prison centrale de Libreville.
Motif : détention illégale d’or. Cette infraction est prévue et punie par le code pénal gabonais. Depuis lors, la gabonaise est en prison très certainement par ignorance car « nul n’est censé ignoré la loi », dit l’adage.
Toutes ses demandes de liberté provisoire sont rejetées ou restées lettre morte à cause de la grève des magistrats. Malade en prison, Belvina issue d’une famille des makaya (modeste) implore la pitié. Ses parents demandent pardon aux autorités judiciaires et politiques pour leur fille qui a agi par ignorance.
Camille Boussoughou
Pendant ce temps près de 200 sujets congolais exploitent le même or à Mounana derrière nos maison au vu et au su de tout le monde. Exposant en toute impunité les populations aux effets de l’insécurité.