Grosse contradiction officielle sur le nombre de passagers et le bilan du naufrage du ferry Esther Miracle qui a coulé dans la nuit de mercredi à jeudi.
Vendredi, Loïc Mangongo, Procureur de la République adjoint a dans une courte déclaration sur le plateau de Gabon 1ère, la télévision de l’Etat, donné des nouveaux chiffres qui sont le contraire de ceux communiqués par le ministre des Transports, Brice Constant Paillat.
Selon le procureur, le ferry transportait 161 passagers. 3 ont été retrouvés morts. 124 ont été secourus et 34 sont disparus.
La veille, le ministre des Transports annonçait que 152 passagers avaient pris place à bord du ferry. 2 morts, 124 secourus et 26 disparus… c’était le bilan du ministre.
Cette contradiction suscite des interrogations : finalement combien de passagers il y avait-il à bord de ce navire ? L’armateur a-t-il fourni toutes les informations au ministre de tutelle ? Il y a-t-il eu des clandestins ou une volonté manifeste de dissimuler des informations afin de minimiser l’ampleur des dégâts ?
Enquête
« Les recherches se poursuivent », a annoncé Loïc Mangongo sans le moindre détail sur les services qui recherchent ces disparus, les moyens engagés pour localiser ces disparus qui seraient soit coincés dans la cale du bateau ou projetés plus loin du lieu du drame par la houle.
La rétention manifeste des informations au sujet de ces recherches envenime davantage la situation et empoisonne la vie des familles qui recherchent désespérément leurs parents portés disparus.
« Le parquet a immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les raisons de ce drame et l’enquête se poursuit », a précisé le Procureur de la République adjoint.
Ceci laisse comprendre que la justice fait son travail. Pas pour retrouver les disparus mais les raisons de ce drame qui endeuille les gabonais.
La justice procédera probablement à l’inculpation des dirigeants du navire pour nécessité d’enquête. L’on se souvient des responsables de l’ex Gabon Express, l’avion qui avait plongé à la plage de la Sablière le 8 juin 2004. Tous les responsables s’étaient soustraits de la justice gabonaise. Ils coulent douce leur vie dans leur pays la France, laissant dans le désarroi et sans réponses les familles des victimes.
Carl Nsitou