Selon un rapport confidentiel consulté par un journaliste de la rédaction de Gabonactu.com, l’enseignante et directrice de l’école publique Communale de Nianame à Kango (100 Km de Libreville), Estelle Mengue Nteme est incarcérée pour « outrage à agent et rébellion ».
Ses ennuis ont bien commencé en octobre 2020 à cause du Covid-19. L’enseignante se rendait bien à son poste de travail à Kango. Le gendarme lui a demandé de présenter son test Covid. Elle a bien répondu qu’elle ne sortait pas de l’Estuaire. Le gendarme a ordonné qu’Estelle Mengue Nteme descende de la voiture. Le feu s’est allumé.
Une altercation verbale entre l’enseignante et l’agent intervient. Le rapport affirme que Mme Mengue Nteme a injurié et menacé l’agent ainsi qu’un monsieur qui sera entendu à titre de témoin.
L’enseignante n’est pas arrêtée aussitôt. Elle poursuit son voyage. Mais le gendarme blessé dans son amour propre ne se laisse pas faire.
« La procédure sera montée et déférée mais la dame refusera de se présenter, arguant qu’en sa qualité de chef de service les agents devaient d’abord en informer sa hiérarchie », souligne le rapport consulté par Gabonactu.com
« Deux soit transmis seront délivrés juste pour qu’elle soit présentée au parquet », ajoute le document qui précise que la mise en cause ne se serait jamais présentée.
Les gendarmes sont donc passés à l’action. Ils se sont rendus à son domicile de Kango. Estelle Mengue Nteme est cueillie comme une fugitive. Le rapport, probablement établi par des gendarmes soutient que la mise en cause a fait usage de violence envers un agent qu’elle a griffé au visage. Elle aurait même tenté de se déshabiller durant son interpellation.
Le jour de son déferrement, l’enseignante était particulièrement agitée, souligne le document. Elle se montrait désobligeante même envers les procureurs.
L’argument massue qui aurait motivé son placement sous mandat de dépôt c’est quand elle s’est prévalue être la sœur de l’actuel ministre de la lutte contre la Corruption, l’avocat Francis Nkea Ndzigue.
Estelle Mengue Nteme a été jetée à la prison centrale de Libreville depuis le 29 janvier. Le rapport confirme qu’elle résidait bien dans l’Estuaire. Le test n’étant pas obligatoire tant qu’on ne sort pas de la province semble donner raison à l’enseignante. Le gendarme aurait-il compris les explications de l’enseignante avant de lui ordonner de descendre du véhicule ? L’enseignante aurait-elle manqué de pédagogie ? Aurait-elle craqué ?
Le procès s’annonce palpitant. La Convention nationale des syndicats du secteur éducatif (CONASYSED) qui est vent de bout pour obtenir la libération de sa camarade affirme avoir pris un avocat et mobilisé la somme de 800 000 FCFA pour payer les honoraires de l’avocat.
Carl Nsitou