Suspendu depuis 7 ans de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), le Gabon ne veut plus trainer les pas pour réintégrer ce mouvement international qui a pour objectif de garantir la transparence des revenus tirés du pétole et des minerais dont le Gabon, où la pauvreté est ambiante, est l’un des principaux producteurs au monde.
Le 11 décembre, Léontine Tania Oyouomi Loumbou Bibey, une jeune cadre très dynamique a été installé à la tête du groupement d’intérêt ETIE en présence de la Société civile et du Fond monétaire international (FMI), les principaux « gendarmes » de l’ETIE.
La feuille de route de la présidente du groupement d’intérêt de l’ETIE Gabon est de faire réintégrer rapidement le Gabon dans le mouvement auquel il avait librement adhéré en 2003. Libreville avait été suspendu en 2013 pour avoir été incapable de fournir les rapports des années 2009, 2010 et 2011. Le Secrétariat international de l’ITIE basé à Oslo, en Norvège avait pointé un manque de transparence notoire malgré des nombreux rappels à l’ordre. Le pays n’avait pas respecté ses propres engagements.
Le Gabon est donc mis en quarantaine depuis 7 ans et pour sortir de cette mise au banc de touche, le gouvernement sonne la révolte. En novembre dernier, le président du groupement d’intérêt a été nommé en conseil des ministres puis installé le 11 décembre.
Le 24 décembre, trois ministres ont pris publiquement la parole pour réaffirmer l’engagement du pays à réintégrer pleinement cette initiative qui doit contraindre le gouvernement à dire la vérité sur l’argent ou les recettes générées par l’extraction du Pétrole, du gaz et des minerais. Cette exigence ne concerne pas uniquement le gouvernement, elle oblige aussi les entreprises extractives d’être moins opaques.
Les compagnies pétrolières (Total Gabon, Perenco, Assala, Addax….) et les compagnies minières (COMILOG et Gabon mining) seront obligées assez régulièrement de recevoir les enquêteurs du groupement d’intérêt pour connaitre par eux-mêmes les données brutes de leurs exploitations.
L’on se souvient qu’en 2009, 2010 et 2011 certaines de ces sociétés s’étaient cachées dernière le statut de multinational pour refuser l’accès de leurs données aux enquêteurs de l’ETIE. Les dirigeants gabonais n’auraient pas valablement fait valoir leur souveraineté.
Malheureusement, ce ne sont pas ces multinationales qui encaissé la claque auprès de l’ETIE, c’est bien le Gabon. L’on verra si cette fois-ci les mêmes causes ne produiront plus les mêmes effets.
Carl Nsitou