Nicolas Nguéma au gnouf au B2 © FB Nicolas Nguéma
L’opposant et homme d’affaires Nicolas Nguéma interpellé le 4 décembre puis gardé à vue dans les locaux de la Direction Générale de la Contre-ingérence et de la Sécurité Militaire aussi appelé B2 est privé de liberté depuis 14 jours, ont rappelé jeudi ses amis politiques qui réclament sa relaxe pure et simple.
Le 14 décembre, Nicolas Nguéma a été présenté pour la 3ème fois consécutive devant un juge d’instruction. Il a été reconduit dans sa cellule alors que son avocat Anges Kevin Nzigou espérait, dans une conférence de presse le même jour, sa libération. L’avocat lui-même a été appelé au B2 pour être entendu. Le B2 a adressé, à ce propos, une correspondance auprès du Bâtonnier de l’ordre des avocats pour rendre possible cette audition.
Jean Paul Moumbembé, avocat de Anges Kevin Nzigou a vivement protesté contre la convocation de son client au B2. Il a rappelé que la loi sur le métier d’avocat interdit toute audition d’un avocat dans un commissariat ou tout autre poste de police. Seul le doyen des juges d’instructions peut entendre un avocat, a-t-il rappelé.
Nicolas Nguéma est poursuivi pour avoir demandé à Anges Kevin Nzigou de trouver un client pour la vente de la barge appartenant au Groupement Santullo dont il est mandataire légal au Gabon. Problème : le navire avait été saisi par l’Etat gabonais dans le cadre d’un lourd contentieux économique entre le Groupement Santullo et l’Etat, selon les enquêteurs.
Anges Kevin Nzigou est inquiété dans cette affaire pour avoir participé à la vente en sa qualité d’avocat du Groupement Santullo. Les deux opposants clament qu’avant de vendre le navire, toutes les correspondances adressées à l’administration publique n’avaient jamais révélé l’existence des actes de saisi du navire.
Anges Kevin Nzigou renifle plutôt une odeur de règlement politique dans cette affaire. L’avocat et Nicolas Nguéma ont fondé le parti de l’opposition baptisé Pour le changement (PLC). Ils sont aussi membres du mouvement citoyen Appel à agir qui multiplie les appels à la démission du président Ali Bongo Ondimba. Celui-ci ne serait plus apte, selon eux, à exercer les charges de chef de l’Etat à cause de ses ennuis de santé.
Le B2 qui est fermé comme une huitre n’a jamais communiqué sur cette affaire malgré les récriminations des amis de Nicolas Nguéma qui ont animé une conférence de presse mardi à Libreville et se répandent, à cœur joie, sur les réseaux sociaux.
Camille Boussoughou