Me Anges Kevin Nzigou, a, dans une conférence de presse le 14 décembre à Libreville, qualifié « d’arbitraire et de politique » l’arrestation de son ami et client Nicolas Nguema qui est en garde à vue depuis 11 jours à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire couramment appelée « B2 » pour des faits supposés de détournement des biens saisis et recel.
« Comment peut-on dès lors justifier une mesure de garde à vue quand in n’a pas établi des faits qui peuvent supposer l’existence d’une infraction ? Comment peut-on expliquer qu’on homme politique connu pour sa radicalité au système en place soit détenu alors qu’une infraction n’est constatée », s’est questionné Me Nzigou, indiquant par la suite que l’arrestation de son client viole toutes les règles de procédure pénale en vigueur au Gabon.
Il est reproché à Nicolas Nguema d’avoir vendu un navire qui était supposé faire l’objet d’une saisie par l’Etat. Une raison fallacieuse selon son avocat Me Nzigou, qui lui aussi est partie prenante dans cette opération de vente.
En effet, Nicolas Nguema, homme d’affaires, par ailleurs homme politique, avait été dûment mandaté par le Groupe Santullo Sericom pour la vente d’une barge accostée sur le débarcadère du pont de Kanko (100 km de Libreville). Le mandataire avait par la suite saisi son avocat pour procéder à la vente. Ce qui fu fait en respectant toute la procédure légale devant le notaire, affirme Anges Kevin Nzigou. Le notaire dont le nom n’a pas été cité et Me Nzigou sont les deux cosignataires de l’acte de vente.
Me Anges Kevin Nzigou, se demande sur le bien fondé de l’interpellation de Nicolas Nguema alors que le notaire qui est responsable devant la loi selon le code n’est pas inquiété. L’avocat a affirmé durant cet échange avec la presse qu’il a été convoqué par le B2 pour être entendu sur cette affaire lugubre. Toute chose qui est contraire à la loi selon lui.
Pour Me Anges Kevin Nzigou, l’article 71 de la loi sur l’exercice de profession de l’avocat précise que : «… toute poursuite judiciaire contre l’avocat suspecté d’une infraction doit faire l’objet d’une information confiée au premier juge d’instruction du ressort… ». Il a indiqué n’est pas répondre à une quelconque convocation de la direction de contre ingérence qui semble, d’après lui, fouler au pied la loi.
« La garde à vue arbitraire de monsieur Nicolas Nguema et ma prochaine interpellation ne relèvent nullement d’une procédure de droit commun mais bien d’une volonté politique de nous garder au silence et d’une certaine manière de porter un coup au collectif Appel à Agir », a-t-il affirmé.
Nicolas Nguema et Anges Kevin Nzigou sont cadres du Parti « Pour le Changement (PLC, opposition radicale) ». Ils sont tous deux également membres du Collectif Appel à Agir, un mouvement citoyen qui réclame la vacance du pouvoir.
Sydney IVEMBI