Une vue de la porte d’entrée à Brazzaville via l’aéroport Maya Maya © Gabonactu.com
Brazzaville, 13 février (Gabonactu.com) – Près de 400 experts ont entamé mardi à Brazzaville la capitale congolaise une profonde réflexion, sous la houlette de la Banque africaine de développement (BAD) et le Bureau international du travail (BIT), sur le développement de l’agriculture en Afrique centrale.
Le thème de la rencontre de Brazzaville qui prendra fin le 14 février, jour de la fête des amoureux, est très ambitieux : « dégager le potentiel des économies rurales grâce à l’investissement dans le développement des compétences et l’employabilité dans le secteur de l’agriculture en Afrique centrale ».
La Directrice régionale pour l’Afrique du BIT, Cynthia Samuel-Olonjuwon a donné le ton et le rythme de la réflexion dans sa déclaration à l’ouverture du forum. « L’agriculture ne fait pas partie du passé mais du futur. Il faut agir maintenant pour nourrir une population sans cesse croissante », a-t-elle urgé en s’adressant aux participants.
« Le développement de l’agriculture en Afrique centrale n’est pas une option. C’est une obligation », a-t-elle ajouté en faisant référence aux importations massives de nourriture dans la sous région.
Pour elle, la région Afrique centrale rassemble tous les atouts nécessaires pour développer l’agriculture un des secteurs clefs pour lutter contre le chômage des jeunes qui constituent la couche la plus importante de la population de la région.
« Le chômage des jeunes est une menace pour la région Afrique centrale où leur arrivée massive sur le marché de l’emploi ne fait que croître sans que les emplois ne soient disponibles », a averti la responsable du BIT, une institution qui fête cette année ses 100 d’existence et ses 60 ans de présence en Afrique.
Ousmane Doré, Directeur Afrique centrale de la Banque africaine de développement (BAD), l’une des principales chevilles ouvrières de la rencontre de Libreville a, dans un entretien à Gabonactu.com, exprimé tout l’intérêt de la BAD de voir l’Afrique centrale booster son secteur agricole.
Selon lui, l’agriculture est un des cinq domaines prioritaires dans lesquels la Banque a choisi de s’investir et d’orienter ses opérations. C’est ce que la BAD appelle les « Top 5 » ou « High 5 » en anglais : « Eclairer l’Afrique » ; « Nourrir l’Afrique » ; « Industrialiser l’Afrique » ; « Intégrer l’Afrique » et « Améliorer les conditions de vie des Africains ». La BAD a développé la stratégie « Nourrir l’Afrique », pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire la pauvreté, placer l’Afrique au sommet des chaînes de valeurs pour lesquelles, elle dispose d’un avantage comparatif et réduire les importations de produits alimentaires.
« La région dispose d’un potentiel forestier de trois cents millions d’hectares dont cent soixante-dix millions hectares de forêts tropicales denses, cinquante et un millions hectares de forêts productives, dix-huit millions hectares de conservation et cent millions hectares attribués », a rappelé le Directeur de la BAD pour l’Afrique centrale.
« Il s’agit là d’un atout indéniable qui confère à l’Afrique centrale un très grand potentiel de transformation agricole comme source de diversification économique et de croissance accélérée », a-t-il fait remarquer.
Mettre en valeur tout ce potentiel favoriserait la création d’emplois et des transformations susceptibles d’impacter rapidement et considérablement l’amélioration des conditions de vie de la population.
La réflexion de Brazzaville, a-t-il suggéré sans proposer des solutions clefs en main, doit aider à faire sortir le secteur agricole de l’informel pour en faire un business rentable.
La BAD qui a ouvert un guichet privé est disposé à soutenir les initiatives visant l’objectif de transformer l’agriculture pour en faire le véritable levier du développement de la région, a-t-il indiqué en insistant sur la bonne élaboration des projets.
« Nous suggérons une bonne formation des jeunes et l’encadrement à la mécanisation pour sortir l’agriculture de l’informel », a soutenu le secrétaire général de la Confédération syndicale du Congo (CSC), Daniel Mongo qui est aussi monté sur la tribune dressée à Brazzaville pour exprimer la volonté des partenaires sociaux.
Firmin Ayessa, Vice-Premier ministre du Congo a ouvert les travaux en présence des ministres ou leurs représentants de la République démocratique du Congo (RDC), de la Centrafrique, du Cameroun, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad.
Carl Nsitou, envoyé spécial