Plusieurs dizaines d’employés de POGAB attendent toujours leurs arriérés de salaires @ DR
Libreville, 5 septembre (Gabonactu.com) – La Justice gabonaise a scellé depuis le 30 avril 2015, les portes de l’entreprise POGAB, filiale gabonaise de l’entreprise française de contre-plaqué PLYSOROL. Cette bataille juridique oppose le Franco-libanais Ghassan Bitar et le groupe Chinois Wu et Guoho Zhang qui se déclarent tous les deux propriétaires de cette entreprise. En attendant de voir clair, le tribunal de Libreville avait ordonné la fermeture de l’usine qui emploie plus de 300 personnes et exploite quelques 600.000 hectares de forêt très convoités pour l’Okoumé, un composant clé de contre-plaqué. Privés d’activité depuis lors, les travailleurs sont au bord des larmes.
Comment en est-on arrivé là ? La question vaut son pesant d’or au regard de la situation rocambolesque. Le début du conflit judiciaire date de 2009.une période au cours de laquelle le libanais John Bitar et le chinois Guohuo Zhang s’affrontaient devant les tribunaux pour la reprise des actifs de POGAB S.A et LEROY Gabon, filiales de PLYSOROl International.
De sources autorisées, jusqu’en 2008, le groupe PLYSOROL était le leader européen des panneaux de contre-plaqué à base d’Okoumé exploité au Gabon. Il détenait le capital des filiales de droit gabonais à savoir LEROY Gabon S.A qui fait dans l’exploitation forestière et l’Usine de placages d’Okoumé POGAB, assurant ainsi à PLYSOROL une source d’approvisionnement pour ses usines de France.
Suite à des difficultés financières, la direction française de PLYSOROL s’est vue obligée le 31 mars 2009, de céder une partie de ses actions au groupe chinois SHANDONG LONGSHEN import et export corporation et HONEST TIMBER GABON devenant par la suite PLYSOROL Europe S.A.
Avec 51%, dès le 1er avril 2009, le groupe chinois avait alors pris la direction de Plysorol Europe en France et au Gabon. Selon une source digne de foi, « après tant d’efforts c’est alors que la société commençait à obtenir des résultats positifs qui ont du reste permis de trouver de l’emploi à plus de 500 Gabonais que l’homme d’affaire d’origine libanaise John Bitar va faire irruption en demandant les 16 et 17 octobre 2010 l’intervention des policiers pour mettre dehors les dirigeants chinois et tous les travailleurs ».
« Par sa faute, plusieurs familles se retrouvent aujourd’hui sans emploi », souligne la source. Plus de la moitié du personnel a été virée par le Franco-libanais John Bitar. Ceux qui sont restés malheureusement aussi totalisent actuellement plusieurs mois d’arriérés de salaire, alors que la rentrée scolaire s’approche à grands pas.
Comment expliquer les agissements de John Bitar alors que la cour de cassation gabonaise avait en date du 13 février 2015, cassé l’ordonnance d’exequatur dont le Franco-libanais brandit et qui ferait de lui le propriétaire de la société. La même cour remettait donc les sociétés LEROY-Gabon et POGAB sous la direction de monsieur Zhang Guohuo comme Président du Conseil d’administration. Il faut souligner que la cour de cassation au terme d’article 72 de la loi fondamentale, cette cour est en effet la juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire gabonais en matière civile, commerciale, sociale et pénale. C’est tout de même étonnant de voir l’homme d’affaire John Bitar s’obstiner à s’opposer à cette décision de la cour de cassation. A qui profite réellement cette situation ?
Camille Boussoughou