Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – L’ancien Premier ministre, Casimir Oyé Mba, accompagné de trois autres candidats déclarés à l’élection présidentielle du 27 août prochain a bataillé durant près de 4 heures d’horloge dans les locaux de la Cour constitutionnelle pour convaincre les membres de cette institution de rejeter la candidature du président sortant, Ali Bongo Ondimba si celui-ci n’apporte pas les preuves de sa filiation avec Omar Bongo Ondimba.
La rencontre démarrée à 11 heures a pris fin à 15 heures. Casimir Oyé Mba, chef de fil, avait à ses côtés l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama, le président du Parti social démocrate Pierre Claver Maganga Moussavou et Bruno Ben Moubamba de l’Union du peuple gabonais (UPG). Tous ses candidats déclarés se sont fait accompagner de certains de leurs principaux lieutenants.
En face, Marie Madeleine Mborantsuo, président de la Cour constitutionnelle, assis à côté du drapeau gabonais était entouré par son état major.
C’est Casimir Oyé Mba, demandeur de la rencontre qui a ouvert le feu. « Tous les huit mois, Ali Bongo a un nouvel acte de naissance ». « Il est certes un privilégié. Mais il ne doit pas être candidat s’il ne justifie pas sa situation », bombarde-t-il en regrettant le silence à ce propos du numéro un gabonais lors de la dernière convocation du parlement réunit en congrès.
Les membres de la Cour constitutionnelle n’ont pas fait que subir le propos bien huilé de Casimir Oyé Mba. Le président de l’institution a ensuite pris la parole pour démontrer que les leaders politiques du pays ne maîtrisent pas forcément toutes les procédures prévues par la loi pour contester la candidature à l’élection présidentielle d’un citoyen.
Selon Mme Mborantsuo, la contestation ne peut intervenir que 72 heures après la publication de la liste des candidats. Autre détail important, la Cour constitutionnelle n’est pas l’unique juridiction habileté. Le président de la Cour constitutionnelle en a cité plusieurs, selon le motif de la contestation.
« La Cour constitutionnelle statue lorsqu’elle est saisie. Elle statue en vertu des requêtes qui lui sont soumises. Elle n’a pas encore été saisie dont elle ne peut pas parler », a dit Mme Mborantsuo.
« La Cour constitutionnelle rend des décisions, elle ne tient pas des meetings », a-t-elle martelé.
Mme Mborantsuo précisé que « lorsque vous saisissez la Cour, vous devez non seulement relater les faits mais vous devez également dans votre requête relever les moyens de droit et vous devez joindre dans votre requête les pièces justificatives de ce que vous dénoncez ».
Les hôtes de la Cour constitutionnelle et d’autres opposants gabonais soupçonnent Ali Bongo d’être un enfant adoptif de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba. Cette affirmation le rend inéligible en vertu de l’article 10 de la constitution qui interdit aux gabonais ayant acquis la nationalité d’être candidat à l’élection présidentielle. Ali Bongo dénonce un faut procès, son avocat français, Me Dumont Beghi a annoncé récemment que cette affaire est close. Seuls les rumeurs continuent de courir.
Par ailleurs, l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba et ses collègues ont attaqué le président de la CENAP, René Aboughe Ella. Il est sommé de retirer sa décision d’exiger aux candidats un certificat de nationalité dans leur dossier de candidature. Ce document n’est pas prévu par le code électoral, selon Casimir Oyé Mba.
La date limite de dépôt de candidatures est prévue le 12 juillet prochain. Il y a près d’une vingtaine de candidats déclarés dont le président sortant, Ali Bongo Ondimba, candidat à un second septennat.
Martin Safou