Les anciens candidats à l’élection présidentielle d’août 2016 © D.R
La curieuse reconfiguration du paysage politique gabonais, caractérisée ces derniers par des ralliements en masse de certains poids lourds de l’opposition, laisse entrevoir la volonté du pouvoir, architecte de cette OPA, d’accepter enfin de se réconcilier avec ses anciens nouveaux ténors jadis fâchés.
Aujourd’hui l’heure est à la décrispation du climat politique au Gabon. Un climat tendu depuis le dernier scrutin présidentiel de 2016 qui a débouché sur la réélection d’Ali Bongo. Une victoire vigoureusement contestée par l’opposition qui avait fait acte de dynamique unitaire en choisissant contre toute attente son candidat unique Jean Ping. Pour l’opposition, Ping est le « vrai Président élu du Gabon » et le pouvoir aurait triché.
Après 5 ans de crise politique, les acteurs de la Majorité ceux de l’opposition semblent mettre désormais de l’eau dans le vin. Le dernier événement en date confirme cette assertion, présumée impossible pour les extrémistes de l’opposition. L’irréductible opposant Jean Eyeghe Ndong a décidé de quitter son acolyte Jean Ping pour se mettre au service de la République. Il entend œuvrer pour libérer le pays pris en otage par les « égos » des hommes politiques, tous bords politiques confondus.
Le dialogue sincère serait donc ici la recette magique, selon l’ancien premier ministre d’Omar Bongo pour sortir le « Gabon d’abord » de Léon MBA de l’ornière. Un Gabon qui a « trop souffert des postures dogmatiques, coupables de sa classe politique » Qui vivra verra.
Le bénéfice qui découlerait de la mise en œuvre de cette messe politique associant les acteurs de la Majorité et ceux de l’Opposition pourrait assurément profiter au peuple gabonais, trop agacé par les jérémiades de sa classe politique. Une classe politique, semble-t-il, dépourvue d’un esprit d’inventivité.
Sydney IVEMBI