Le président du MPR, Féfé Onanga (centre) annonçant son ralliement au sein de la Majorité présidentielle le 06 août à Libreville © Gabonactu.com
Le président du Mouvement des radicaux (MPR, opposition radicale), Féfé Onanga, par ailleurs lieutenant de l’opposant Jean Ping, a dans une déclaration solennelle ce vendredi 06 août, annoncé son ralliement dans la Mouvance présidentielle avec la ferme conviction de ne pas servir le faire-valoir.
« Nous partons dans la majorité présidentielle pas pour être spectateur mais pour être acteur », a déclaré M. Onanga, indiquant par la suite que son parti sera une « force de proposition et d’actions » au sein de ladite majorité pour faire bouger les lignes.
Pour l’irréductible opposant au régime d’Ali Bongo, « l’heure n’est plus à la dénonciation pour la dénonciation » mais au « changement de paradigme » pour accompagner le Président de la République dans l’œuvre de construction et de développement du pays, gage du bienêtre des populations, confrontées à la misère et à la pauvreté ambiante.
Le tribun au franc-parler n’a pas manqué de critiquer l’opposition qui selon lui, est devenue atone et sans repères. Enfant des bas-quartiers appelés trivialement ‘’Mapanes’’, Féfé Onanga ne veut plus « acclamer et chanter les louanges » des pseudos opposants milliardaires qui se prélassent tranquillement en faisant fi des difficultés de leurs compatriotes.
« Nous avons dit trop c’est trop, aujourd’hui ça prend fin, nous devons aller à côté des décideurs parce que là au moins nous pouvons faire entendre raison au Chef de l’Etat pour certaines choses, pour dire pourquoi nous nous fâchions », a-t-il justifié, lançant au passage une diatribe à ses anciens compagnons de lutte dont certains sont en collusion secrète, soutient-il, avec le pouvoir.
Âgé de 68 ans, Féfé Onanga, a milité dans le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) pendant 43 ans. Il dit être le véritable ténor qui a battu campagne et fait venir à Port-Gentil le candidat Ali Bongo Ondimba lors de l’élection présidentielle anticipée de 2009. Il avait intégré l’opposition à cause sa marginalisation fomentée par l’entourage de son candidat, une fois élu Président de la République.
« Quand j’ai trouvé que je n’avais plus mon compte je suis parti voir ailleurs, quand je suis parti ailleurs c’était pareil », a-t-il fustigé avec regret.
L’ancien opposant radical dit n’avoir trahi personne, bien au contraire. Il affirme avoir fait les frais de son militantisme engagé en séjournant plusieurs fois en prison.
Aussi, a-t-il imploré le Chef de l’Etat de pardonner ses détracteurs, de gracier les prisonniers politiques et d’amnistier les exilés d’opinion.
Sydney IVEMBI
la politique du ventre . triste Gabon.