PDG : Bataille du siège sur fond de bataille de légalité

Les compagnons d’Ali Akbar Onanga Y’Obégué, Secrétaire général, désigné par Ali Bongo Ondimba, ‘’Distingué Camarade’’ Président du Parti démocratique gabonais (PDG), ont été laissés à distance ténue du siège de ‘’leur parti’’ lundi ; alors que la faction dite ‘’légaliste et loyaliste’’ avait prévu d’y tenir une réunion, présentée comme cruciale pour l’avenir du parti, par Arthur Benga Ndjeme, Secrétaire général adjoint 1 du PDG, qui devait en présider la session, en lieu et place d’Ali Akbar Onanga Y’Obégué empêché. Motif de ce camouflet, des consignes strictes auraient été données pour empêcher d’autorité l’accès en ces lieux, sur instructions des instances dirigées par le tandem ‘’Blaise Louémbé – Angélique Ngoma’’ qui croient, elles aussi, être seules en droit d’officier en ces lieux.

Dr Arthur Benga Ndjémé, Secrétaire général adjoint du courant dit des ‘’légalistes et loyalistes’’, a dénoncé une entrave injustifiée et délibérée à l’exercice régulier des activités d’un parti politique. Selon lui, les organisateurs avaient rempli les formalités d’usage, en prenant le soin d’en aviser les ‘’instances de fait’’, a-t-il fait savoir.

Pour Ali Akbar Onanga Y’Obégué et ses compagnons, il ne fait l’ombre d’aucun doute que cette attitude traduit une volonté d’écarter « ceux qui tirent leur légitimité des textes fondateurs du parti et des décisions pertinentes du ‘’Distingué Camarade’’ Président Ali Bongo », soutiennent-ils.

Le courant ‘’loyaliste et légaliste’’ a rappelé fort opportunément que le retrait de la scène politique nationale, annoncée par Ali Bongo Ondimba, ne signifie pas son départ de la tête du parti. « En l’absence d’une démission officielle, conforme à la procédure, Ali Bongo Ondimba demeure statutairement président du PDG et seul habilité à émettre des décisions qui engagent la vie du PDG », explique Arthur Benga Ndjeme et ses ‘’camarades’’, convaincus que cette lecture juridique alimente leur conviction de représenter la ligne authentique du parti.

Dr Benga Ndjeme a fait observer à l’occasion que le courant ‘’légaliste et loyaliste’’ ne peut être assimilé à une dissidence. « Il revendique au contraire l’héritage du PDG dans sa forme la plus respectueuse de ses textes fondateurs », a-t-il martelé, accusant la faction d’en face d’usurper le pouvoir interne par des manœuvres dilatoires, en s’appuyant sur les apparences plutôt que sur les procédures.

Interrogé sur la validité et la légitimité des décisions et instances issues du congrès extraordinaire de janvier 2025, « convoqué en dehors de tout cadre légal, sans l’imprimatur d’Ali Bongo et sans consultation des bases », il est tout simplement contesté les ‘’légalistes et loyalistes’’.

Ils soutiennent que les textes du parti prévoient une large concertation provinciale préalable à toute décision majeure. L’absence de cette étape fondamentale lors du congrès en question fragilise, selon eux, la légitimité des nouveaux organes qui en sont issus.

Dr Benga Ndjeme qui n’en démord pas dit avoir fait constater l’affront à eux infligé ; à lui, à ses compagnons et aux instances ‘’légales’’, lundi au siège du parti à ‘’Louis’’, à un huissier de justice afin que nul n’en ignore

Dans ce duel de légitimité, le PDG apparaît plus que jamais divisé. La bataille du siège, semble à s’y méprendre n’être que la face visible de l’iceberg et préfigure une autre bataille sur le terrain judiciaire cette fois-ci, au bout de laquelle l’ancien parti au pouvoir pourrait en sortir complètement exsangue et groggy.

Il y a fort à parier que ces querelles hypothèquent toutes chances de participation du PDG aux prochaines échéances électorales, législatives et locales, au regard des délais relativement courts et de toutes les étapes à franchir dans l’intervalle.

M.-O. Mignonne et Christina Thélin Ondo

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