La place du Trocadéro, à Paris, a été le théâtre d’une mobilisation vigoureuse de la diaspora gabonaise contre la tentative de retour en politique du « clan mafieux Bongo », clamaient les manifestants entre slogans, révélations et promesses de poursuites judiciaires. Les manifestants appellent à la vigilance nationale et internationale contre les tentatives de la « restructuration mafieuse ».

Bertrand Zibi et Landry Amiang Washington, fer de lance de la contestation, ont donné de la voix pour rappeler que « le combat contre la dynastie Bongo n’est pas terminé » et qu’« il ne suffit pas de changer les visages pour assainir le système ». Le message des manifestants : « la justice doit passer, et aucune immunité ne saurait être accordée à ceux qui ont ruiné le pays », ont-ils martelé.
« Le Gabon n’est pas à vendre, ni à rendre aux Bongo ! », scandaient les membres de la diaspora gabonaise à Paris, qui ont investi le parvis des droits de l’homme pour dénoncer ce qu’ils appellent la « restructuration mafieuse » d’un ancien régime en quête de résurrection. Plusieurs pancartes dénonçaient la tentative de manipulation de l’opinion publique par le biais de médias complices et d’influenceurs politiques.

Le nom d’Ali Bongo Ondimba, mais surtout celui de son fils Nourredin Bongo Valentin, a été scandé avec véhémence. Les manifestants ont accusé ce dernier de vouloir perpétuer un système autocratique, malgré les lourdes accusations de corruption, de détournements de fonds publics et d’intimidations politiques portées contre eux depuis plusieurs mois.
Depuis le coup d’État du 30 août 2023, qui a mis fin au règne des Bongo après plus de 56 ans au pouvoir, le Gabon tente de se reconstruire, en dépit de certaines velléités que d’aucune perçoivent comme une indulgence envers les anciens dignitaires du régime.
La tentative de réhabilitation médiatique de Noureddin, la circulation de messages pro-Bongo sur les réseaux sociaux, et la multiplication des “sorties” de Sylvia Bongo ont ravivé les craintes d’un retour en coulisses de la famille. La diaspora, très mobilisée, promet de maintenir la pression, notamment à Bruxelles, Montréal et New York.
La famille Bongo vit désormais en exil à Londres, après leur départ du Gabon, le 12 mai 2025. Sylvia et Nourredin Bongo seront jugés à Libreville, du 10 au 14 novembre 2025.
M.-O. Mignonne et Nkili Akieme
