Deux proches de Sylvia Bongo arrêtés pour trafic de drogue

Deux proches de l’ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba ont été arrêté à Libreville mardi par les éléments de la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS) et l’Office Central de Lutte Anti-Drogue (OCLAD) pour trafic de drogue et détention illégale d’armes. Sylvia Bongo dénonce un enlèvement suivi de torture.

Les deux personnes arrêtées sont Frédéric Haffray (beau-frère de Sylvia Bongo) et Mehdi Valentin, son neveu.

Selon un communiqué obtenu par la rédaction de Gabonactu.com, l’opération conjointe menée de la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS) et de l’Office Central de Lutte Anti-Drogue (OCLAD) a été effectuée au domicile de Frédéric Haffay et de ses affiliés, Mehdi Haffay et Amélie Duchesne.

L’intervention s’inscrit dans la continuité des opérations menées il y a un an, qui avaient permis le démantèlement d’un important réseau de trafiquants de drogue opérant sur le territoire national. Plusieurs dealers, trafiquants avaient alors été interpellés en possession de quantités massives de stupéfiants, confirmant l’ampleur et la dangerosité de ces réseaux.

Au cours de cette nouvelle perquisition, conduite par une unité d’élite, les agents ont découvert des armes à feu détenues illégalement, une quantité importante de drogue y compris des passeports, plusieurs cornes d’ivoire, en violation des conventions internationales de protection de la faune.

Ces éléments ont donc immédiatement conduit à l’interpellation de Frédéric Haffay,Amélie Duchesne et Mehdi Haffay, dans une situation de flagrant délit.

Placement en garde à vue

Les deux personnes ont été placées en garde à vue pour les besoins de l’enquête. Des investigations sont en cours afin d’identifier d’éventuels complices et d’élargir le périmètre de responsabilité pénale.

Le communiqué précise que depuis un an, la DGSS et l’OCLAD mènent une lutte implacable contre les réseaux criminels, à travers la traque des trafiquants de drogue, le démantèlement des circuits illégaux d’armes, la répression du trafic de produits issus du braconnage, comme l’ivoire.

Ces opérations se déroulent sur toute l’étendue du territoire national, dans le strict respect des lois de la République.

La justice s’applique à tous

Le communiqué ajoute que la DGSS et l’OCLAD rappellent avec fermeté que nul n’est au-dessus des lois, quels que soient son statut, son nom ou ses affiliations familiales. D’autres actions de ce type sont prévues dans les jours à venir, dans le cadre d’un plan de sécurisation globale visant à protéger les citoyens et à restaurer l’autorité de l’État.

Medhi Valentin © DR

Sylvia Bongo inquiète

Dans un communiqué publié depuis Londres où elle a posé ses valises après sa libération en mai dernier, Sylvia Bongo a dénoncé un enlèvement, un chantage.

« S’agit-il d’un chantage en réponse à notre prise de parole ? Une manœuvre pour nous faire taire ? Une monnaie d’échange ? Je suis profondément inquiète », a écrit l’ancienne première dame craignant que ses proches subissent des graves tortures comme celles qu’elle même aurait enduré durant ses 20 mois de détention avec son fils.

Sylvia Bongo établie un lien implicite entre ces arrestations et les vidéos filmées clandestinement par son fils Noureddin Bongo Valentin durant sa détention à Libreville et l’arrestation de ses proches.

Arrêté en compagnie de sa mère le soir du coup d’Etat du 30 août 2023 qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba ayant dirigé le Gabon durant 14 ans (2009-2023  ), Noureddin Bongo Valentin diffuse une série de vidéos dans lesquels il a filmé en caméra caché ses geôliers et même une juge d’instruction.

Gabonactu.com
Frédéric Haffray ©DR

Ces vidéos sont diversement interprétées à Libreville. Les uns soutiennent la thèse que Noureddin et sa mère ont été maltraités en prison et que le pouvoir militaire a fait des injonctions sur la justice pour obtenir leur condamnation.

D’autres par contre estiment que ces vidéos prouvent que les deux détenus bénéficiaient de l’écoute et de la compassion de leurs géôliers ce qui n’est pas le cas d’autres détenus dont les droits fondamentaux sont totalement ignorés.

L’ONG Gabonaise créée sous Ali Bongo Ondimba n’a jamais eu une oreille attentive sur ses dénonciations des conditions carcérales au Gabon. Son slogan : « humanisons les prisons », n’a jamais interpelés les dirigeants.

Camille Boussoughou

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