Le jeune artiste gabonais, ‘’L’Oiseau rare’’, a enflammé le Casino de Paris le week-end dernier avec un concert à guichet fermé. C’est un véritable triomphe, aussi bien pour l’artiste que pour l’ensemble du mouvement musical ‘’N’tcham’’ au Gabon. Accompagné de la Team Paiya et de l’artiste nigérian Minz, il a offert samedi un show historique à la diaspora africaine. C’est toute l’Europe qui est désormais conquise par ‘’L’Oiseau rare’’ et la ‘’N’tcham’’, avec ce spectacle total, au cœur de Paris.

Dès les premiers instants du concert, l’ambiance était électrique. Entre rythmes percussifs, danses endiablées et messages forts, le public — majoritairement composé de jeunes de la diaspora — a vibré à l’unisson. Soutenu par la Team Paiya et le chanteur Minz, l’artiste a offert une prestation généreuse et millimétrée, saluée pour sa qualité sonore, sa scénographie et son énergie contagieuse.
Le phénomène N’tcham, né dans les quartiers populaires et les prisons de Libreville, vient de franchir un nouveau cap. ‘’L’Oiseau rare’’, figure emblématique de ce courant musical urbain et engagé, a réussi un coup de maître : remplir l’une des salles les plus mythiques de la capitale française.

Ce succès n’est pas le fruit du hasard. Il repose sur une stratégie bien huilée : promotion digitale intensive, clips viraux, interaction constante avec la communauté des “Rarissimes” (ses fans), et un storytelling authentique autour de la fierté gabonaise. Ce concert vient confirmer la place de ‘’L’Oiseau rare’’ comme figure montante de la scène afro-urbaine, et celle de la ‘’N’tcham’’ comme langage musical global.
Des Mapanes de Libreville à Paris
De Libreville à Paris, L’Oiseau Rare a su transformer une esthétique née dans la marginalité en force culturelle fédératrice. Longtemps marginalisée, la ‘’N’tcham’’ — contraction du mot “Tcham” signifiant “bagarre” en jargon urbain gabonais — incarne la résilience, la créativité et la contestation.
L’artiste, de son vrai nom Kourouma Mohamed, a commencé dans les quartiers défavorisés de Libreville, les fameuses ‘’Mapanes’’, avant de connaître une ascension fulgurante grâce à des titres percutants, une identité forte et un ancrage sincère dans la réalité des jeunes gabonais.
M.-O. Mignonne et Nkili Akieme
