Liberté provisoire de Sylvia et Noureddin Bongo : une décision politique ou judiciaire ?

La liberté provisoire accordée à l’ex-première dame du Gabon, Sylvia et Noureddin Bongo, son fils ainé, a, provoqué une onde de choc dans l’opinion nationale. La toile s’enflamme, conduisant un certain nombre des leaders d’opinion visiblement dépités, à insinuer que cette première décision de justice qui serait politique selon eux, vient entacher le début du septennat du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema sous l’ère de la Ve République.  

Mais pour le procureur général de la République, le Dr Eddy Minang qui a tenu un point de presse ce vendredi 16 mai 2025 à Libreville pour éclarcir la situation, « cette mise en liberté provisoire ordonnée pour des raisons médicales, s’inscrit dans le strict respect des articles 132 et 143 du Code de procédure pénale ».

Au lendemain de leur libération, Sylvia et Noureddin Bongo avaient retrouvé le Chef de famille l’ancien Président déchu, Ali Bongo dans leur résidence de Libreville. Ils se sont ensuite envolés pour Luanda en Angola où ils ont trouvé l’exil avant le procès.

Pour le leader de la société civile, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, par ailleurs député de la Transition et grand soutien du Président Oligui Nguema, « je ne soutiendrais jamais ce genre de pratique, le Gabon est un pays souverain qui doit se soustraire des influences d’autres pays africains. Tous les gabonais sont égaux, Ali Bongo et sa famille ne sont pas plus gabonais qu’un autre ».

« Cette décision n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès équitable », a insisté le procureur général.

Agée de 61 ans, Sylvia Bongo été inculpée le 28 septembre notamment pour « blanchiment de capitaux, faux et usage de faux, corruption active, blanchiment de capitaux, usurpation de titres, recel et association de malfaiteurs ».

Les mêmes accusations pèsent également sur son fils. Tous les deux avaient été arrêtés le soir du coup d’Etat du 30 août 2023 perpétré par le général Brice Clotaire Oligui Nguema.  L’ancien Président de la Transition qui prône une justice désormais indépendance a été élu le 12 avril dernier Président de la République, au terme d’une élection présidentielle jugée transparente, libre et crédible par des observateurs nationaux et internationaux.

Camille Boussoughou

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