L’atelier régional de lutte contre l’élimination des produits cosmétiques éclaircissants contenant du mercure s’est achevé mercredi à Libreville, sous la houlette du premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, qui en a du reste animé un des panels. Cette rencontre qui a réuni trois jours durant, experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), d l’Institut de recherche et biodiversité (BRI) ; ainsi que des membres du gouvernement gabonais, des représentants des organismes internationaux et des organisations de la société civile, a été sanctionnée par une Déclaration dite de Libreville 2, permettant de poser les bases d’initiatives concrètes pour éradiquer l’utilisation de ces produits dangereux.
Rendue publique par le ministre gabonais de l’Environnement et du climat, Mays Mouissi, au nom de ses homologues africains, la Déclaration de Libreville renouvelle l’engagement à mettre en œuvre les recommandations de la précédente Déclaration de Libreville de 2008 pour la protection de la santé et de l’environnement.
Il s’agit notamment de signer et de mettre en œuvre la »Convention de Minamata » sur le mercure, soulignant l’importance d’une action multilatérale contre le changement climatique et la pollution ; d’appliquer les résultats du projet « Eliminating Vampiric Skin Lightening Project » et d’accentuer les efforts de renforcement des capacités de lutte contre la production des produits prohibés dans des pays comme le Burkina Faso, le Sénégal et le Togo.
Il y est également mentionné l’importance de redoubler d’initiatives et des activités de sensibilisation pour réduire l’utilisation des produits contenant du mercure et d’autres substances dangereuses, avec la prise des mesures strictes contre le commerce informel et des lois interdisant l’importation et la vente desdits produits.
Un engagement a par ailleurs été pris pour créer des conditions favorables à des accords volontaires avec les plateformes dédiées en ligne afin d’identifier et retirer les cosmétiques dangereux. Un appel est dans le même temps lancé à l’attention de l’OMS, du PNUE et à d’autres organismes compétents pour soutenir les initiatives des pays en développement et renforcer la coopération avec la société civile.
Enfin, la nécessité d’établir des systèmes de surveillance pour les produits cosmétiques contenant du mercure a été soulignée et tous les pays sont invités à adopter un programme de travail pour accélérer leur élimination lors de la prochaine Conférence des parties.
Environ deux cent (200) participants, venus d’une trentaine de pays, ont pris une part active aux travaux de Libreville, dans un pays « qui est déjà à un niveau bien avancé et appréciable de ce projet », selon Dr Myriam Malékou Tchaméni, présidente du Comité de pilotage de la lutte contre les produits éclaircissants du Gabon.
Selon les statistiques de l’OMS, 40% des femmes africaines se livrent à la dépigmentation de la peau. Ces trois jours d’atelier ont non seulement permis de mettre en lumière les dangers des produits contenant du mercure, mais a aussi de renforcer l’engagement des pays africains à travailler ensemble pour un avenir sans dépigmentation et sans produits nocifs.
M.- O. Mignonne et Tryphène Lembah