Très remontés, le Syndicat national des enseignants-chercheurs de l’École normal supérieure (SNEC-ENS) et de la Force de réflexion et d’actions pour l’enseignement supérieur (FRAPES) rejettent en bloc la sommation du Ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclerq ordonnant au Directeur général de l’École normale supérieure (ENS), le Pr Rufin Dizambou de libérer sans delai son bureau.
« Si jamais elle poursuit les actes illégaux dans sa défiance légendaire en osant faire intervenir les forces de l’ordre dans le campus de l’École Normale Supérieure pour déloger le Directeur général légal de l’Institution, elle va devoir préalablement passer sur les corps des enseignants de l’ENS que nous sommes et porter l’entière responsabilité des possibles dérapages qui s’en suivront », a martelé dans une déclaration, Pr Hilaire Ndzang Nyangone, président du SNEC-ENS durant un point de presse le 16 janvier dernier.
Durant ce point de presse conjoint, le SNEC-ENS et la FRAPES ont fait savoir que cette sommation, adressée au Directeur de l’ENS par voie d’huissier, est une provocation de plus du membre du gouvernement qui foulerait au pied la loi. Elle constitue, disent-t-il, une « intimidation pure et simple pouvant valoir à cet huissier une radiation, et au Ministre de l’Éducation nationale, une plainte au tribunal administratif ».
« C’est l’occasion pour nous d’en appeler une fois de plus, mais pas une fois de trop, au Président de la République, chef de l’Etat, son Excellence le Général de Brigades Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA et au Premier ministre de la Transition, Chef du gouvernement, Monsieur Raymond NDONG SIMA, afin de mettre un terme à ces actes de provocation tous azimut qui sont en train de conduire l’Ecole Normale Supérieure vers un embrasement inéluctable qui, par solidarité du corps, pourrait facilement embraser l’Université gabonaise dans sa globalité », a-t-il lancé.
Rappelons qu’à l’origine de ce bras de fer, la suspension à titre conservatoire le 18 décembre 2024 par le Ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclerq du Directeur général de l’ENS, Pr Rufin Dizambou. Il est remplacé par un intérimaire, Pr Roger Ondo Ndong qui assure à la fois les fonctions de Directeur d’Études 1. Une cumulation des fonctions inacceptable les partenaires sociaux.
Cette situation de crise qui pourrait déboucher à une grève dès le 22 janvier prochain au sein de l’ENS, découle de la cotutelle entre le Ministère de l’Enseignement supérieur et le Ministère de l’Éducation nationale. Les syndicats dénoncent cette cotutelle qu’ils estiment « toxique et invivable ».
Camille Boussoughou