Arrivé en début de week-end et réceptionné au Port d’Owéndo par le premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, le cheptel constitué de 1 001 zébus venu du Brésil, a été transféré avec succès sur le site du Ranch de la Ngounié (à Ndéndé près de Mouila, sud), anciennement SOGADEL (Société gabonaise d’élevage). Cette opération, partie intégrante du projet national de relance des filières d’élevage bovin, vise à réduire la dépendance du Gabon vis-à-vis des importations alimentaires, à favoriser la production locale de viande et à lutter contre la vie chère, a-t-on appris.
Pour recevoir les animaux, les prairies à vaches et structures du Ranch Ngounié ont fait l’objet des travaux de préparation, menés depuis mai 2024 pour créer un environnement propice au développement de cette initiative. À ce jour, les infrastructures nécessaires à l’opérationnalisation du projet sont en plein développement.
Sept cent (700) hectares de terrains ont été aménagés pour les pâturages, des travaux de construction de logements pour les fermiers et de hangars pour le bétail sont en cours, avec des barrières en construction pour assurer la sécurité du cheptel à Ndéndé.
Le site devrait accueillir des jeunes fermiers, qui disposeront de 50 hectares chacun pour développer leurs propres exploitations. Ces jeunes exploitants agro-pastoraux seront soutenus financièrement durant la phase de démarrage, avant de rembourser les vaches qu’ils auront reçues pour leur élevage.
« On a pensé à faire quelque chose qui avait vocation à résoudre un problème majeur dans notre pays, qui est celui de l’élevage. La totalité de ce que nous consommons, la quasi-totalité, a été importée et donc il s’agit dans cette opération de relancer les élevages dans notre pays et d’avoir à terme, dans quelques années, une production suffisante », a déclaré le premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, lors de la réception des bovins.
Pour une mise en œuvre efficiente et le développement cohérent du projet, une quarantaine de jeunes ingénieurs et techniciens ont été formés au Brésil, renforçant leur expertise dans la gestion du bétail et le développement d’infrastructures adaptées. Le projet, baptisé AGROPAG, prévoit une série d’étapes pour dynamiser l’agriculture et l’élevage, notamment la réhabilitation de fermes agro-pastorales et la relance du secteur de l’élevage sur ce site clé.
Soulignant l’importance de ce projet pour l’économie gabonaise, Raymond Ndong Sima a indiqué que « ce projet constitue une véritable opportunité pour lutter contre la vie chère et pour la création d’emplois à différents niveaux de compétence, allant des ingénieurs aux techniciens, en passant par les exploitants agro-pastoraux jusqu’aux vétérinaires », a-t-il expliqué.
Le Gabon, fortement dépendant des importations alimentaires, à hauteur de 80% de sa consommation, a vu sa facture alimentaire grimper de manière exponentielle ces dernières années, atteignant jusqu’à plus de 500 milliards de Francs CFA par an et accroissant sa dépendance alimentaire, y compris vis-à-vis de ses voisins.
Face à cette situation, le gouvernement a mis en place des stratégies pour assurer une autosuffisance alimentaire à moyen terme, avec un accent particulier sur l’élevage bovin. Les autorités gabonaises ont par ailleurs signé un accord de coopération avec le Brésil pour bénéficier de son expertise dans le domaine.
Le premier ministre a assuré que, bien que la production de viande ne soit attendue qu’au bout de 6 à 8 mois, cette opération permettra à terme de doubler l’effectif du cheptel importé et de réduire progressivement la dépendance alimentaire du Gabon. Le projet de relance des filières d’élevage bovin est un investissement stratégique pour l’avenir de l’agriculture gabonaise et pour le bien-être des gabonais.
Le projet de relance de l’élevage bovin a débuté avec une mission de prospection au Brésil en mars 2024, où des accords ont été signés avec les autorités brésiliennes et l’Institut Daniel Franco, pour le transfert de semences améliorées et la formation de techniciens gabonais.
Alph’-Whilem Eslie et Bétiness Makosso