La panique, l’inquiétude et la déprime gagnent le personnel de la société pétrolière Addax petroleum. Les chinois cèdent officiellement la société ce mardi 12 mars à Gabon oil compagny (GOC), le nouvel repreneur.
Le 8 mars dernier, la GOC, société de l’Etat gabonais, a individuellement contacté chaque employé pour lui proposer un contrat de travail. Comme pour dire que le départ des chinois n’occasionnera pas une perte d’emploi.
Le hic c’est que les contrats proposés par la GOC baissent presque de moitié les salaires. « Je perds 60% de mes revenus après prélèvement d’impôts et taxes », s’est lamenté un agent ayant reçu un contrat à durée indéterminée (CDI).
« La GOC n’aura pas forcément les mêmes taxes à verser à l’Etat , juste le profit et nous proposes des salaires en monnaie de singe », a pleurniché un autre.
« C’est à prendre ou à laisser », aurait tranché l’administrateur de la GOC qui a transmis les nouveaux contrats à ses futurs employés.
Le découragement gagne le personnel. Beaucoup se disent contraints d’accepter ces nouveaux contrats pour ne pas se retrouver au chômage du jour au lendemain.
Pourquoi Addax quitte le Gabon ?
Le 5 janvier 2024, le Directeur général des hydrocarbures du Gabon, Ernest Ndong Nguéma, a officiellement notifié à l’opérateur chinois que le Contrat d’exploitation et de partage de production (CEPP) conclu en 2014 entre l’Etat gabonais et la société est d’une durée de 10 ans non renouvelable. Il arrive à échéance le 12 mars 2024.
Le CEPP n’ayant pas été renouvelé 6 mois avant son échéance, les sites pétroliers objet du contrat retournent dans le domaine public. C’est ce qui est arrivé à Addax.
Manque d’investissements
Les chinois avaient bon espoir que le contrat devait être reconduit à la suite des négociations de dernière minute. L’administration d’Ali Bongo avait déjà l’intention de chasser l’opérateur chinois. Il lui était reproché un manque d’investissements pour booster la production.
Les sociétés Perenco et Maurel & Prom étaient en pole position pour racheter la société. Cependant, Libreville qui a décidé de prendre le contrôle de ce secteur vital de son économie a décidé d’attribuer la société à la GOC, la société nationale des hydrocarbures qui a aussi acquis les actifs d’Assala Gabon à coup de milliards de FCFA.
Fin d’une belle aventure
Addax existe au Gabon depuis 2008, soit 16 ans d’opération dans le domaine pétrolier gabonais. La société opérait sur les permis Tsiengui et Obangue dont la production totale actuelle est de 6000 barils / jour. La société emploie actuellement environ 250 agents et de très nombreux salariés en sous-traitance.
Les salariés d’Addax gardent un bon souvenir de cet opérateur qui offrait à son personnel des salaires au-dessus de la moyenne dans le secteur.
Reste à savoir si ce personnel au salaire réduit sera motivé à bloc pour éviter de couler la GOC, l’emblème national dans ce secteur dominé depuis des décennies par des multinationales.
Carl Nsitou
Qu’ils partent Addax est constitué d’une bande de voyous qui vous retire les impôts et ne reverse pas à l’état gabonais.