Prisons du Gabon : pas de vaccin covid, pas d’accès pour le personnel

L’ordre émane du commandement en chef de la sécurité pénitentiaire en application des instructions du haut sommet, se défend le Général de Division Jean Germain Effayong Onong qui dit être chargé d’appliquer la discipline dans ce corps paramilitaire au profit de la vie des détenus et du personnel.

Dans un entretien exclusif à la rédaction de Gabonactu.com, le Gl Effayong Onong est ferme et intraitable « pas de pass-sanitaire, pas d’accès dans les locaux de la sécurité pénitentiaire à Libreville comme à l’intérieur du pays ».

« C’est un ordre et dans l’armée le non-respect d’un ordre donné est un acte d’indiscipline », vocifère-t-il en laissant poindre d’éventuelles sanctions contre tous les agents qui refusent ou continueront de refuser d’appliquer cet ordre « salutaire », selon lui.

Conséquence, plusieurs agents n’ont plus accès à leur poste de travail depuis lundi dernier. Tous les agents, gradés ou pas, non vaccinés sont poliment refoulés à la maison par souci de sécurité « du personnel et des détenus », explique le Gl Effayong Onong lui-même déjà vacciné ainsi que tous ses adjoints et tout son staff.

Sécurité des détenus

Le souci majeur du Commandant en chef de la sécurité pénitentiaire est, selon lui la protection de la vie des milliers de détenus gardés dans des milieux où le respect de la distanciation physique est pour le moment quasi impossible à appliquer, reconnait l’officier général.

« Un seul cas de contamination dans cette prison c’est l’hécatombe », prévient le Général de Division au cours de l’entretien au siège du Haut commandement de la sécurité pénitentiaire qui jouxte la prison centrale de Libreville, un vieux pénitencier construit par l’administration coloniale dans les années 50.

« Voyez-vous monsieur le journaliste, derrière ces murs vivent plus de 3 000 âmes placées sous notre surveillance quotidienne », fait constater le Commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire qui au passage ouvre les rideaux de son bureau le doigt pointé en direction du plus grand pénitencier du Gabon dont les murs surélevés sont surmontés des barbelés.

Façade du Commandement en chef de la sécurité pénitentiaire © Gabonactu.com 

L’officier Général soutient qu’en cas de décès en cascade dus au Covid 19 dans les prisons du Gabon, la presse, les activistes et tout le monde cloueraient au pilori le commandement en chef pour n’avoir pas pris des mesures préventives en faveur de ces personnes vulnérables.

Le regard fixé vers la cours de la prison centrale de Libreville, le Général Effayong Onong se félicite de l’efficacité des mesures restrictives prises pour épargner les détenus de la survenue des cas de contamination dans les cellules et même dans l’enceinte des locaux de son administration.

Depuis le déclenchement de la pandémie du Covid 19 en mars 2020 au Gabon, l’accès dans les prisons du pays est hyper règlementé. Les parents des détenus qui ont la chance de franchir les murs de la prison sont soumis à un parcours sanitaire exceptionnel en plus de l’obligation de présenter un test négatif.

Créer des points de vaccination dans les prisons

Actuellement, 60 à 80% du personnel de la sécurité pénitentiaire est vacciné. Le commandement en chef veut atteindre le record de 100% du personnel vacciné. Dans cette perspective, le général Effayong Onong ne verrait pas d’un mauvais œil la création des points de vaccination dans les prisons du Gabon.

« C’est pour l’intérêt du personnel mais aussi des détenus car en plus de leur sécurité, nous les transportant vers les tribunaux pour les audiences », rappelle-t-il.

Officiellement, la vaccination est gratuite et volontaire au Gabon. Fortement recommandée, elle est devenue quasi obligatoire dans plusieurs services comme au sein de la Garde républicaine chargée d’assurer la sécurité du président de la République et des autres dirigeants des institutions constitutionnelles.

Selon le ministère de la Santé, le Gabon est actuellement secoué par la 3ème vague de la pandémie du Covid 19. La présence du variant delta dans le pays serait à l’origine d’une importante mortalité par rapport aux deux précédentes vagues.

Le Gabon totalise à ce jours 183 décès dus au Covid 19. Plus de 100 000 personnes seulement ont reçu au moins une dose de vaccin.

Camille Boussoughou

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