Fer de Bélinga : le patron de Fortescue fait le point sur son projet très contesté

Le Président fondateur du groupe australien Fortescue, le Docteur Andrew Forest est arrivé à Libreville où il a immédiatement été reçu mardi par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma à qui il a fait le point sur son plan d’exploitation du gisement de fer de Bélinga, un vaste projet minier à l’origine d’une vive contestation des populations locales et des ONG.

Selon un communiqué de la présidence gabonaise, le Docteur Andrew Forest a expliqué au général Oligui Nguéma que son groupe construira une ligne de chemin de fer entre Bélinga et Booué point de raccordement avec l’actuel chemin de fer Transgabonais (SETRAG).

Fortescue projette également la construction d’un port minéralier pour l’évacuation de son minerai vers le marché international.

Actuellement, le fer extrait de Belinga ne subit aucun traitement préalable. Il est transporté dans des camions bennes vers Booué et acheminé par train vers le port d’Owendo avant son départ hors du pays.

Cependant; les populations locales accusent Fortescue d’exploitation sauvage. Le fait de transporter la terre du Gabon en Australie choque les gabonais qui soupçonnent le groupe minier de cacher des pierres précieuses dans cette gangue. Le groupe est aussi accusé de détruire la route en terre Bélinga – Booué à cause du très fort trafic généré par cette exploitation.

Contacté, le groupe australien soutient ”qu’Ivindo Iron n’enlève ni ne transporte de pierres précieuses. L’analyse du minerai de fer provenant du site de Belinga montre qu’il n’y a pas de « pierres précieuses » dans le gisement. Il s’agit d’un gisement d’hématite à haute teneur, qui ne contient pas de « pierres précieuses ».

La première cargaison de minerai n’a pas été transportée en Australie. Tout minerai qui est transporté en Australie est destiné à des essais et à des analyses géologiques, géométallurgiques et métallurgiques.

Docteur Andrew Forest / Gabonactu.com

En ce qui concerne la route en terre Bélinga – Booué ;« Il est faux de dire que les opérations d’Ivindo endommagent les routes locales. Il y a beaucoup d’autres usagers de la route. Ivindo n’effectue aucun transport en temps humide et n’a pas non plus transporté de minerai sur les routes depuis début novembre 2023, en raison du mauvais état des routes« , riposte le groupe.

Le groupe rétorque qu’Ivindo a contribué non seulement à l’entretien des routes autour des opérations de Belinga, mais aussi à l’amélioration significative de l’infrastructure routière des villages qui entourent le site.

Les ONG dénoncent par ailleurs l’actionnariat actuel qui laisserait à l’Etat gabonais une petite portion congrue de ce contrat juteux dont les principaux bénéficiaires seraient les tenants de l’ancien régime. Les ONG demandent au parlement de commanditer une enquête sur ce contrat qu’elles qualifient de contrat de dupe.

Des accusations que rejette Fortescue qui affirme continuer de travailler de manière productive et en collaboration avec le gouvernement de la transition.

« Nous sommes en bonne communication avec le Président, le Premier Ministre, le Ministre des mines et plusieurs autres autorités gouvernementales« , affirme le groupe.

« Nous partageons un objectif commun de faire ce qu’il y a de mieux pour le peuple gabonais, en ce qui concerne le projet de minerai de fer de Belinga« , rassure Fortescue .

Les questions d’emploi des populations locales sont également au cœur de la protestation. Le groupe Fortescue proteste en indiquant que son « équipe gabonaise compte plus de 500 gabonais (y compris des entrepreneurs, qui ont été employés dans le cadre du développement de la mine dans le cadre de la phase initiale de développement de la mine avec plus de 230 employés dans les villages autour de la zone du projet ).

« Il serait peut-être utile de rappeler à tout le monde que nous ne sommes pas encore dans la phase de production, mais dans l’exploration. Nous invitons les équipes techniques de toute administration qui le désirent à venir sur place et à constater par elles-mêmes les progrès réalisés« , conclu l’opérateur minier.

Au terme de l’audience de mardi, le président Oligui Nguéma a recommandé au groupe de travailler en collaboration avec le gouvernement.

Carl Nsitou

3 thoughts on “Fer de Bélinga : le patron de Fortescue fait le point sur son projet très contesté

  1. Bonjour, c’est bien toutes ces explications… Mais le souhait pour moi gabonais, serait que le gouvernement gabonais dans l’optique d’exploiter et de transformer ce minerai au Gabon.. Prend les choses en main… J’attends par la… Contrôle l’exploitation et suit la production jusqu’à la transformation… On finé, s’approprier du circuit de transformation… Là les retombés seront visible.

  2. Le contrat d’exploitation du gisement de fer de bélénga est une arnaque selon la plupart des Gabonais éveillée. De plus, employer les camerounais et d’autres sujets étrangers pose problème, car c’est le fer du Gabon. S’il n’y a pas des Gabonais formés, vous pouvez en former même s’il faille attendre 5 ou 10 ans on peut attendre, et rien n’est impossible, car c’est aussi une question de bonnes volontés

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