A Lébamba, capitale départementale de la Louétsi-Wano, près de Mouila, province de la Ngounié (sud), le marché de la friperie, vêtements de seconde main importés d’Europe, communément appelés ‘’Moutouki’’, font l’unanimité dans les ménages et au sein de la société louvanoise. Le marché gagne de plus en plus de terrain, peu importe les classes sociales, à l’instar de la tendance générale, y compris dans les grandes agglomérations, en raison du rapport qualité-prix. Les coûts sont très accessibles, à la portée des revenus les plus modestes, selon les témoignages relayés par la radio locale, Malébé FM, qui émet sur 90.10 FM.

A Lébamba, La friperie se vend quasiment à tous les coins de rues et accapare de plus en plus d’étals au marché municipal. Les vêtements et articles proposés sont étalés à même le sol ou accrochés sur toutes sortes de supports (murs, planches, pointes, cintres, etc.)
« Maintenant, tout le monde s’y intéresse, question d’éviter les vêtements proposés trop chers pour les populations d’ici qui n’ont pas de moyens comme en ville. Et nous sommes très contents parce que ça nous permet de réaliser de bonnes affaires », déclare tout sourire Lucien Nzengue, vendeur de Moutouki au marché de Lébamba.

« Je ne savais pas qu’il y avait l’argent dans le Moutouki à Lébamba », renchérit, Charlotte Koussou, ancienne vendeuse de boissons locales, reconvertie dans la friperie, qui déclare fièrement vivre décemment de cette activité.
La friperie attire des centaines de clients au quotidien à Lébamba, pour s’acheter qui un habit, un sac, des chaussures ou des draps de seconde main, à bas prix. Le marché fleurit particulièrement aux abords des agences de voyages, précisément là où les populations débarquent et embarquent pour les localités de l’intérieur du département.
« C’est stratégique, parce que ceux sont ceux qui viennent vivent dans les villages qui constituent le gros de notre clientèle », renseigne Charlotte Mougniengue, vendeuse de Moutouki au quartier dit ‘’Paris’’.
Principalement concentrée autour du marché municipal, la filière locale de la friperie parait bien structurée, à s’y méprendre. Les détaillants s’approvisionnent auprès des grossistes à Libreville qui ont, eux-mêmes, des fournisseurs en Europe. Les vendeurs misent généralement sur quelques articles de valeur qu’ils peuvent vendre à des tarifs plus ou moins élevés pour reconstituer le capital et miser pour le reste en termes de bénéfices, ont-ils confiés.
Alph ’-Whilem Eslie