La Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a de nouveau été la cible d’un cambriolage dans la nuit de mardi à ce mercredi 22 octobre. Dans un communiqué interne adressé à son personnel, la direction générale a tenu à rassurer l’ensemble des agents quant aux dispositions prises pour « garantir la sécurité de tous et la continuité des activités dans les meilleures conditions ». Mais l’insécurité, la méfiance et la crise de gouvernance semblent désormais de toute évidence au cœur de l’Institution sociale.
Si la CNAMGS n’a pas encore livré de détails sur la nature des pertes enregistrées, l’incident relance de vives interrogations sur la sécurité au sein de cette institution clé du système social gabonais, d’autant que ce cambriolage n’est pas une première.
En septembre dernier déjà, l’Institution avait fait déjà l’objet d’un vol au sein de la Direction des ressources humaines, au quartier dit la Sablière, au nord de Libreville, où des disques durs contenant des fichiers de paie et des données sensibles d’agents avaient disparu. Aucune trace d’effraction n’avait alors été constatée, alimentant les soupçons sur un faisceau d’actes internes.

Ces récents développements jettent une lumière crue sur les difficultés de gouvernance qui minent la CNAMGS depuis plusieurs années. Entre tensions hiérarchiques, suspicion d’ingérences, et désormais incidents de sécurité récurrents, l’Institution vacille et semble traverser une zone de turbulence inquiétante.
L’événement intervient dans un contexte déjà tendu pour l’Institution, encore fragilisée par les remous liés à la suspension de sa Directrice générale, Nadia Christelle Koye, décidée début octobre par le président du Conseil d’administration, Alain-Claude Kouakoua. Cette dernière a été écartée « pour des faits graves et répétés mettant en cause le fonctionnement régulier de la Caisse », selon les griefs énoncés par le PCA.
Chargée de garantir la couverture maladie obligatoire, la CNAMGS joue un rôle central dans la politique publique d’équité et de solidarité sociales au Gabon. Mais les récents événements mettent en lumière une vulnérabilité inquiétante à la fois organisationnelle et managériale.
Alph ’-Whilem Eslie et Tryphène Lembah