C’est la guerre des communiqués dans l’attente des résultats officiels du scrutin présidentiel du 13 octobre écoulé, après que la Commission nationale de recensement des votes (ELECAM) a rendu publics les résultats provisoires. Le président sortant, Paul Biya, 92 ans, est donné vainqueur avec 53,66 % des voix, soit 2 474 179 suffrages exprimés. Il devance Issa Tchiroma Bakary, qui recueille 35,19 % des voix, et Cabral Libii Li Ngue Ngue, qui arrive en troisième position avec 3,41 %. Ces résultats doivent encore être confirmés par le Conseil constitutionnel dont l’annonce est attendue au plus tard ce jeudi.
On s’achemine vraisemblablement vers un huitième mandat pour Paul Biya, qui totalise 43 ans de pouvoir sans discontinuer à la tête du Cameroun, considéré comme locomotive de la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale), avec 29 millions d’habitants, selon les chiffres de la Banque mondiale en 2014.
Donné deuxième, Issa Tchiroma Bakary, ancien allié de Paul Biya, ministre près de 20 ans durant, conteste vigoureusement ces résultats. Le candidat affirme disposer de ses propres décomptes qui le placeraient en tête avec près de 60 % des voix. Il dénonce des irrégularités dans le processus électoral, notamment dans plusieurs régions du pays, et exige un recomptage indépendant sous supervision internationale.
Cette nouvelle élection, marquée par un climat tendu et une participation modérée, ravive les critiques autour de la longévité de Paul Biya au pouvoir. Le camp présidentiel se félicite d’un vote « libre, transparent et démocratique », dans un pays marqué par de nombreux défis économiques (précarité), sociaux (chômage des jeunes) et sécuritaires.
Elliott Ana Merveille et Darène Mabelle Ayingone
