Justice pénale : réflexion entre jeunes avocats et forces de l’ordre sur les enjeux de la garde à vue

L’Union des Jeunes Avocats du Gabon (UJAG) a organisé en début de weekend une rencontre interprofessionnelle qui a réuni avocats, magistrats du parquet, officiers de police judiciaire, agents pénitentiaires et gendarmes autour du thème : « les mesures de garde à vue, du déferrement à la détention ».

Placée sous la présidence de Me Marie-Claude Soledad Moulengui, épouse Mayi Tsamba, cette journée de réflexion s’est tenue à la Maison de l’avocat, dans un esprit d’échange et d’harmonisation des pratiques entre les différents acteurs de la chaîne pénale.

« C’est avec une immense gratitude que nous saluons la présence de tous. Cet atelier vise à renforcer la compréhension mutuelle et à garantir le respect des droits fondamentaux dans l’administration de la justice », a déclaré la présidente de l’UJAG en ouverture.

L’atelier a permis d’aborder, à travers plusieurs interventions, les différentes étapes clés de la procédure pénale : la garde à vue, le déferrement, la détention et la symbiose qui devrait exister entre les différentes parties du corps judiciaire.

Le capitaine Junior Nzikoho Loba Mounanga a rappelé que la garde à vue est strictement encadrée par la loi.

« Lorsque la procédure a été bouclée au niveau de l’enquête préliminaire, les officiers de police judiciaire présentent les prévenues devant le parquet de la République. C’est ce qu’on appelle le déferlement », a expliqué le procureur adjoint Guy Romarick Ontsouyika Ngouoni.

Cette étape est déterminante, suivie selon les cas, d’une citation directe, d’un classement sans suite, ou d’un mandat de dépôt.

Me Raymond Obame Sima, bâtonnier de l’ordre des avocats du Gabon © Gabonactu.com

« Quand l’intéressé a reçu un mandat de dépôt, il vient dans nos locaux et on met en place ce qu’on appelle un circuit de détenu. On commence par l’inspection judiciaire, on prend les paramètres anthropométriques de l’intéressé. Ensuite, on vérifie son état de santé au service de santé. Et puis, on regarde dans quelles conditions on peut le mettre dans un quartier », a pour sa part expliqué le Capitane Jeff Renaud Manganeau de la sécurité pénitentiaire. Il a insisté sur les vérifications rigoureuses qui entourent l’exécution d’un mandat de dépôt.

Le bâtonnier Me Raymond Obame Sima a salué l’initiative, tout en rappelant les tensions parfois injustifiées entre professionnels du droit : « Ce dialogue est essentiel. Trop souvent, les avocats sont vus comme gênants. Pourtant, chacun a sa partition à jouer. Le respect mutuel doit primer sur les préjugés ».

Il a également alerté sur la surpopulation carcérale, conséquence directe du recours abusif à la détention préventive, dénoncé notamment par un rapport du sous-comité des Nations Unies.

L’UJAG entend renouveler ce type de rencontres pour favoriser une meilleure synergie entre tous les intervenants du système judiciaire. Afin de voir évoluer les pratiques vers plus de transparence, d’efficacité et de respect des droits humains.

Betines Makosso

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