Lourde riposte de Ndong Sima Séraphin Moundounga (VPR)

L’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima a réagi vigoureusement aux accusations portées contre lui par le Vice-président de la République, Séraphin Moundounga. Ce dernier l’accusait, quelques jours plus tôt, d’avoir tenu des propos incitant à la haine et de réduire son parti à une dimension « tribale ».

Face à la presse, Ndong Sima a rejeté ces critiques qu’il juge « infondées et injustes ». Selon lui, sa publication post-électorale ne comportait aucune attaque personnelle ni appel à la violence.

« J’ai relevé quatre points généraux sur le scrutin notamment, la composition des bureaux de vote, l’absence de scrutateurs de tous les partis, les irrégularités sur les listes électorales et l’usage excessif des procurations. Rien de plus », a-t-il précisé. Il a souligné que ces mêmes constats ont été faits par d’autres partis politiques et même par l’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER).

Sur la question du tribalisme, Raymond Ndong Sima a été particulièrement ferme. « L’Alliance Patriotique a présenté des candidats dans six provinces, pas dans une seule. Nous avons eu 20 candidats aux législatives et 16 aux locales. Parler de parti tribal est une accusation nauséabonde et dangereuse », a-t-il martelé. Il a rappelé avoir toujours travaillé avec des collaborateurs issus de diverses régions du Gabon, lorsqu’il était ministre puis Premier ministre, pour démontrer son attachement à l’unité nationale.

Mais le président de l’Alliance Patriotique ne s’est pas arrêté à une simple défense. Il a directement attaqué le vice-président de la République sur sa manière d’agir et de communiquer.

« Ce que je retiens de cette sortie du vice-président de la République, le docteur Séraphin Moundounga, c’est qu’elle est, à son image, superficielle, opportuniste, dans cette logique pénale qui est faite pour plaire aux détenteurs du pouvoir, sur un sujet qu’il a, comme en son habitude, mal compris et mal maîtrisé, manifestement obsédé par la célébrité, victime du « complexe d’Érostrate » », a lancé Ndong Sima dans un ton particulièrement virulent.

Oligui Nguema doit annuler ces élections

Au-delà des échanges d’attaques, l’ancien chef du gouvernement a dressé un constat sévère du scrutin législatif et local. Selon lui, l’organisation électorale a été « déplorable », marquée par des irrégularités qui ont entaché la transparence et la crédibilité du processus. Il a également dénoncé les pratiques de campagne réduites à la distribution de T-shirts, au lieu de véritables débats de programmes.

Pour Ndong Sima, la solution réside dans une décision forte de la part du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Il estime que la reprise intégrale du scrutin, comme cela avait été fait en 2023 pour la présidentielle, serait la meilleure manière de restaurer la confiance.

« Continuer ce processus électoral tel qu’il est, c’est donner une prime à la fraude », a-t-il averti, appelant à des enquêtes pour sanctionner les responsables des désordres signalés.

Ndong Sima a insisté sur la nécessité de rester fidèle aux principes de transparence, de justice et d’équité et a invité les acteurs politiques à privilégier l’intérêt général et le respect du jeu démocratique.

« Mon soutien n’a pas pour corollaire la cécité, il impose au contraire une obligation de vérité et de sincérité. Je me suis toujours inscrit dans une logique qui respecte l’intérêt général et cet intérêt commande dans la situation actuelle que le président, au lieu d’écouter les sirènes de ceux qui disent oui, merci, on ne peut pas, etc., que le président se retire. Il ne paye rien à ce que l’élection soit reprise », a-t-il conclu.

Frida Dodo et Christina Thélin Ondo

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