»Fraude électorale » : La coalition pour la nouvelle république enfonce le clou

Dans une communication faite jeudi, la Coalition pour la nouvelle république (CNR), par l’entremise de son porte-voix, l’ancien ministre Vincent Moulengui Boukossou, a sonné le tocsin face à ce qu’elle qualifie de « fiasco électoral » au Gabon. La plateforme politique dénonce de graves « violations du code électoral » et exige purement et simplement l’annulation du processus électoral en cours, relatif aux législatives et locales couplées, dont le 2ème tour, uniquement pour les législatives, est fixé au samedi 11 Octobre prochain ; alors que les résultats du tour précédent, tenu le 27 septembre écoulé, continuent de faire des vagues.

La CNR qui relève pour le déplorer, une fraude qui aurait « dépassé l’ampleur de ce qui se faisait jusqu’à ce jour », dénonce à l’appui de ces accusations, « la révision des listes électorales non conformes, la validation à géométrie variable des candidatures, ainsi que la composition partisane de la CNOCER et de ses démembrements », apprend-on.

La plate-forme rappelle que « depuis le 30 août 2023, elle n’a cessé de dénoncer les dérapages, les incongruités et les violations des lois dans la gestion de la transition ». Pour la CNR, les mises en garde formulées depuis deux ans se sont malheureusement confirmées : « le Code électoral a été violé de bout en bout », martèle-t-elle.

Face à ce qu’elle considère comme un recul démocratique majeur, la Coalition pour la nouvelle république appelle au sursaut national. «Pour préserver la paix et la cohésion nationale, bâties autour de l’action du 30 août 2023, nous demandons l’annulation du processus électoral, l’autonomie et l’indépendance de la CNOCER et la participation de toutes les composantes de la société à l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes », suggère-t-elle.

Dans l’attente du second tour et des suites des recours dont serait éventuellement saisie la Cour constitutionnelle, les résultats provisoires du 1et tour des législatives publiés par le ministère de l’Intérieur, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti fondé le 5 juillet dernier par l’actuel chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguéma, est très largement en tête au terme du premier tour des élections législatives du 27 septembre dernier, avec 55 élus sur un total de 145 députés à l’Assemblée nationale.

Plusieurs autres partis ont obtenu un ou quelques élus chacun. Il s’agit du Parti démocratique gabonais (PDG, ancien parti au pouvoir), de l’Union pour la République (UPR) de Gervais Oniane, un Conseiller du président Oligui Nguéma, le Parti social-démocrate (PSD) de l’opposant Pierre Claver Maganga Moussavou ou du Front démocratique socialiste de l’Avocat Ange Kevin Nzigou, etc.

Un second tour sera organisé le 11 octobre prochain dans les circonscriptions où aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue. 76 sièges sont concernés. La majorité des duels opposeront l’UDB au PDG. Les résultats du 1er tour des locales sont attendues dans les prochains jours, avaient indiqué dimanche dernier le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault.

Ensemble Pour le Gabon (EPG – Opposition), dirigée par l’ancien candidat, arrivé 2ème à l’issue de la présidentielle du 12 avril dernier et ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, qui a longtemps exigé le report de ces élections, a fait savoir jeudi que son parti se retirait dudit processus, faute de transparence.

Féeodora Madiba et Nkili Akieme

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