Port-Gentil : le correspondant de Télé Africa et Gabon 1ere menacé de mort

Dans la nuit du 21 au 22 septembre, le correspondant de Télé Africa à Port-Gentil, Rodney Mayoulou, a failli payer le prix ultime pour avoir fait son métier : informer. Des criminels ont pris d’assaut son domicile, l’ont menacé de mort et dépouillé, simplement parce qu’il  filme et diffuse les opérations de la police judiciaire. Une attaque d’une brutalité sans pareille, qui sonne comme une entrave à la liberté de la presse.

Armés et déterminés, les assaillants n’ont encore identifiés, ont pénétré dans sa maison aux alentours de deux heures du matin. « Ils ont pris l’argent de ma femme, mon téléphone et ils ont voulu emporter mon plasma. L’un d’eux m’a braqué en disant qu’ils étaient venus pour me tuer », a relaté, encore sous le choc, le journaliste. Ses cris ont attiré les voisins, forçant les malfrats à fuir précipitamment.

Rodney Mayoulou n’est pas un inconnu : ses vidéos des arrestations menées par la PJ circulent largement sur les réseaux sociaux. Elles exposent les criminels, mettent en lumière l’action des forces de l’ordre… et dérangent.

« Ce n’est pas la première fois que je suis ciblé. Ils m’avaient déjà agressé devant ma mère, détruit une caméra et frappé », se rappelle-t-il. Cette fois, c’est à son domicile qu’ils sont venus lui signifier un message clair : “tais-toi ou tu mourras”.

Au-delà du cas personnel du correspondant, c’est toute la profession qui est en danger Qu’attend-on pour protéger les journalistes, piliers du quatrième pouvoir ? Quand l’information dérange, la terreur prend le relais. Quand les criminels s’attaquent aux témoins de leurs méfaits, c’est la société tout entière qui recule dans l’ombre de l’impunité.

Les syndicats de presse et les organisations de défense des droits de l’homme ont condamné cette agression, exigeant l’arrestation rapide des auteurs et des garanties de sécurité pour les professionnels des médias. Une enquête est ouverte, mais les attentes sont claires : les journalistes ne doivent plus être laissés seuls face aux menaces.

Malgré la peur, Rodney Mayoulou refuse de se taire. Son courage force le respect, mais il ne doit pas masquer l’essentiel : protéger les voix qui informent, c’est défendre la vérité, la justice et la démocratie. Le silence des journalistes, lui, serait la victoire des criminels.

        Jean-Jacques Rovaria Djodji

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