Deux mois après le déguerpissement brutal de plusieurs quartiers de Pleine-Orety, dont “Derrière l’Assemblée” et Mbolo, les sinistrés ont tenu, jeudi 14 août, un point de presse sur les lieux mêmes de leur expulsion. Sans animosité affichée mais avec un ton ferme, ils ont appelé le chef de l’État à venir dialoguer directement avec eux pour trouver une issue équitable.
Sur le site poussiéreux où s’entassaient jadis des maisons, l’amertume se mêle à la lassitude. « Monsieur le Président, on vous a tous soutenu, mais on ne comprend pas la procédure. On ne peut pas mettre le sociétal avant le social. L’humain doit être au centre de tout développement », a lancé Mebalé Antoine, patriarche et dignitaire, dénonçant l’absence de mesures d’accompagnement. À ses côtés, Caroline, mère de famille sinistrée, se dit perdue à l’approche de la rentrée scolaire : « On va inscrire nos enfants où ? Depuis deux mois, on dort à la belle étoile. Nous ne refusons pas le développement, mais il faut respecter les populations. »
Pour Lassy Edgar, secrétaire général des déguerpis de Mbolo, l’enjeu dépasse la colère : « Nous voulons l’équité. Celui qui a investi pour sa retraite ne peut pas être traité comme celui qui venait à peine de s’installer. Papa le Président, venez vous asseoir avec vos enfants pour trouver une solution. » Dans une ambiance à la fois respectueuse et déterminée, les sinistrés préviennent : sans règlement rapide, la confiance accordée au pouvoir pourrait s’effriter, laissant place à une contestation plus dure.

L’opération de déguerpissement menée par la mairie depuis juin dernier semble ne pas trouver solution. Les ‘’Derrières’’ l’Assemblée nationale, la Maison Georges Rawiri, l’Ambassade de Chine, Hypermarché Mbolo, etc., les démolitions s’étaient étendus à d’autres secteurs de la capitale et ses banlieues, notamment dans le périmètre des concessions et commerce installés au pied de l’échangeur du quartier dit les ‘’Charbonnages’’, dans le premier arrondissement de Libreville. La ‘’mauvaise’’ nouvelle avait été annoncée par le Délégué spécial en charge de la commune de Libreville, Adrien Nguéma Mba, entouré d’une forte ceinture d’agents ainsi que les forces de défense et de sécurité.
Nkili Akieme