Les habitants du carrefour Makjoss, ont vu leurs maisons réduites en gravats sans préavis. Deux mois plus tard, ils dorment toujours à la belle étoile, dénonçant une destruction “par erreur” et réclamant une indemnisation immédiate.
Le président du collectif de Carrefour Makjoss, Brice Aboghe, affirme que leur zone “ne figurait pas sur la liste officielle des sites concernés par le projet gouvernemental” et n’avait jamais été recensée, numérotée ni indemnisée. “Nous avons déposé tous les documents nécessaires, mais près de trois mois après, rien n’a bougé. Pendant ce temps, nos enfants risquent de ne pas faire leur rentrée scolaire”, déplore-t-il. Moussavou Eve, habitante sinistrée, évoque “une vie dans la poussière, la pluie et la peur, sans soutien social ni solution de relogement”. Miloungui Jeanne d’Arc, autre victime, interpelle directement le président de la République : “Nous sommes traités comme si nous n’étions pas gabonais, alors que la Constitution, dans son article 20, prévoit une indemnisation pour toute expropriation”.
L’opération de déguerpissement menée par la mairie depuis juin dernier semble ne pas trouver solution. Les ‘’Derrières’’ l’Assemblée nationale, la Maison Georges Rawiri, l’Ambassade de Chine, Hypermarché Mbolo, etc., les démolitions s’étaient étendus à d’autres secteurs de la capitale et ses banlieues, notamment dans le périmètre des concessions et commerce installés au pied de l’échangeur du quartier dit les ‘’Charbonnages’’, dans le premier arrondissement de Libreville. La ‘’mauvaise’’ nouvelle avait été annoncée par le Délégué spécial en charge de la commune de Libreville, Adrien Nguéma Mba, entouré d’une forte ceinture d’agents ainsi que les forces de défense et de sécurité.

Nkili Akieme