La Fédération syndicale des enseignants de l’éducation nationale (FESEENA) a, au cours d’un point de presse ce lundi au siège de Dynamique unitaire à Awendje, menacé de rompre la trêve tacite en vigueur depuis la période de Transition si les autorités persistent dans le mutisme suis aux récurrentes revendications de ses adhérents.
La fédération exige des solutions avec effets financiers immédiats concernant la régularisation des situations administratives gelées depuis 10 ans, la prime d’éloignement ou encore la question de logements.
« Aucun chronogramme ni communication n’a été partagé par le nouveau gouvernement sur ces questions », a déploré Christian Moundounga, Secrétaire général par intérim.

Autre point central de revendications : la généralisation « précipitée » de la mise en application de l’Approche par compétences (APC) dans le secondaire dès 2024-2025.
La fédération syndicale estime que cette réforme pédagogique souffre de lacunes majeures : absence de débats préalables, manque de matériel didactique, formations insuffisantes des enseignants, et effectifs pléthoriques dans les salles de classe (au-delà des 35 élèves par classe recommandés).
« Comment transformer l’école sans outils adaptés ? » s’est interrogé Christian Moundounga, exigeant un report de l’extension de l’APC et une évaluation indépendante.
La fédération appelle le président de la République et son gouvernement à agir avant la prochaine rentrée. Elle attend notamment une régularisation administrative avec impact financier tangible, une revalorisation salariale et une révision de l’APC.
« L’enseignant mérite dignité et respect. Une société ne se construit pas sans éducation », a conclu le SG, avertissant des risques de grogne si les doléances restent sans réponse.
Dans sa déclaration de ce lundi, la FESEENA a tout de même noté des avancées significatives dans le règlement des nombreuses revendications des enseignants. Parmi ces avancées, la fédération liste le recrutement dans les disciplines scientifiques et la relance des concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure (ENS) et à l’Ecole normale des instituteurs (ENI).
Betines Makosso
