La Fédération Gabonaise des Syndicats des Transporteurs et Assimilés (FEGASTA) a lancé une grève générale mercredi 6 août 2025 à Port-Gentil, en réponse aux rackets incessants exercés par certains policiers. Cette situation est d’autant plus préjudiciable que ces acteurs économiques doivent parallèlement s’acquitter du paiement obligatoire des blouses imposées par la municipalité de la capitale économique.
Le siège de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga) a accueilli le lancement de cette grève générale illimitée menée par les taximen de la commune de Port-Gentil, membres de la FEGASTA. Ces derniers ont choisi de bloquer l’activité dans cette ville pétrolière à partir du 6 août, et ce, jusqu’à ce que leurs revendications soient pleinement satisfaites. En effet, leur mobilisation fait suite aux pratiques abusives répétées des forces de police.
« Nous avons sollicité auprès de la municipalité un délai afin d’identifier un couturier capable de nous fournir les blouses requises. En tant que transporteurs, nous avons décidé de ne plus porter ces blouses puisque la mairie refuse d’entendre nos propositions », a expliqué Cédric Nkoghet, responsable provincial de la FEGASTA.


Par ailleurs, les syndicats ont informé le Gouverneur de la province de l’Ogooué Maritime, qui jusqu’à présent n’a pas apporté de solution concrète aux difficultés rencontrées par ces taximen.
Cette grève des syndicalistes a paralysé la capitale économique du pays. Plusieurs ne sont plus desservis par les taxis urbains. Les syndicalistes expliquent que cette mobilisation vise avant tout à alerter les autorités de Libreville.
« Nous appelons solennellement les plus hautes autorités à se pencher sur l’arrêté promulgué par la mairie, qui est manifestement obsolète. Les textes invoqués ne reposent pas sur des bases solides, car notre Constitution a évolué avec le temps. Nous allons déposer une plainte auprès du Tribunal administratif », avertit Cédric Nkoghet.
Pour rappel, la ville de Port-Gentil compte environ 2 000 taxis, dont 1 300 sont membres de la FEGASTA. Ces derniers attendent avec espoir une réaction rapide et efficace des autorités de Libreville.
« De nombreux chauffeurs ont déjà payé pour ces blouses, mais elles ne leur ont jamais été remises. Tous ont dû s’acquitter de cette somme sous la pression de la mairie, et depuis deux semaines, plusieurs véhicules restent immobilisés parce que la mairie a réquisitionné les dossiers », déplore le responsable provincial de la FEGASTA.
Par la voix d’Albert Bernard Bongo Essono, président de la FEGASTA, les taximen exigent l’arrêt immédiat du ‹‹racket››, l’instauration d’un barème clair concernant les infractions liées à l’état mécanique des véhicules, les visites techniques et expertises, ainsi qu’une réduction du tarif de la patente. Il souligne également que ‹‹les forces de l’ordre chargées des contrôles routiers ne prennent plus le temps de vérifier si les documents des véhicules sont à jour. Leur seul intérêt est désormais d’extorquer 1 000 francs par voiture chaque jour aux postes de contrôle››.
Il est essentiel de rappeler que la FEGASTA a déjà engagé plusieurs démarches auprès des autorités pour se faire entendre. Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation seront bientôt lancées afin d’informer les transporteurs sur leurs droits et devoirs, ce qui leur permettra de mieux résister aux pressions exercées par certains agents pratiquant encore le racket.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
