Ce qui se joue dans le processus d’organisation de l’assemblée générale élective à la Fédération gabonaise de handball (FEGAHAND), prévue ce samedi 02 août, avec l’invalidation de la candidature du Dr Nicole Assélé, qui se présentait encore jusqu’à la mi-journée de jeudi, comme un sérieux challenger du président sortant, Sylvain Florient Pangou Mbémbo, à défaut d’être une plaisanterie de mauvais goût, ressemble à s’y méprendre à un coup de poker qui suscite étonnement dans l’opinion. Cette décision ne manque pas de soulever des interrogations à mains égards, voire des critiques virulentes à l’endroit de la Commission de validation des candidatures, présidée par le ministre en charge des sports.
De nombreux amateurs de handball et de sport en général se demandent comment peut-on engager une élection, notamment le processus de réception et de validation des candidatures, sans officiellement prévoir et accorder une période de recours à tout candidat qui se sentirait lésé.
La candidate recalée, faisant d’ailleurs fort opportunément observer jeudi, que les délibérations de la Commission de validation des candidatures ont été rendues publiques et notifiées aux concernés à moins de 48 heures de l’élection. « Comme ça peut paraitre bizarre ! », s’est-elle indignée.

Les mêmes sources attaquent et opposent à la principale raison d’invalidation de la candidature du Dr Nicole Assélé : « absence dans le dossier de candidature de l’autorisation de la hiérarchie de l’armée », alors même que Nicole Assélé a déjà été plus d’une fois présidente de la Fégahand, longtemps internationale et capitaine de la sélection nationale de la discipline.
Elles renseignent parallèlement que les dispositions du règlement de discipline militaire exigent pour les officiers généraux, que ladite autorisation soit délivrée par le Chef suprême des armées, donc le président de la République et par le ministre de la défense nationale pour tous les autres militaires.
Or révèlent lesdites sources, qui ont vraisemblablement eu accès au dossier, l’autorisation contenue dans le dossier validé du président sortant, Général des forces armées gabonaises, porterait plutôt la signature du ministre de tutelle, non pas le blanc-seing du Chef de l’Etat.
L’entière « disponibilité » requise par les statuts pour tout candidat à la présidence de la Fégahand, est également sujette à caution pour le désormais ‘’candidat unique’’ à sa propre succession, qui officie aux « lourdes et prenantes charges de Secrétaire général du ministère de la Défense nationale », a-t-on appris.
Mélange de genres, irrégularités et confusions
D’autres sources initiées aux opaques ‘’vases communicants’’ des milieux politico-sportifs, parient que l’ancienne ministre des sports payerait les frais de ses fréquentations, pas très appréciées par les tenants actuels du pouvoir. Nicole Assélé a fait valoir, lors de sa communication faite jeudi, qu’elle n’appartient à aucun parti politique et n’a aucun penchant ; sans ambiguïtés avec ses relations amicales et fraternelles patiemment tissées au fil des ans.
« A la tête de la Fégahand, j’ai régulièrement organisé la Coupe du Gabon interclubs, à Mouila, avec le concours d’un opposant de l’époque, Pierre Claver Maganga Moussavou en l’occurrence. Non seulement cela ne posait aucun problème aux tenants du pouvoir d’alors, mais en plus, cette expérience unique a été un franc succès de l’avis de tous les pratiquants et amateurs de handball », rappelle Nicole Assélé, exhortant à ne pas mélanger sport et politique.
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », prévient volontiers Dr Nicole Assélé qui fustige dans la foulée, la qualification d’un collège électoral, volontairement gonflé, avec certains clubs et ligues qui n’ont eu aucune compétition quatre (4) ans durant ; contrairement aux injonctions des statuts de la Fégahand, qui exigent enfin que l’assemblée générale donne d’abord quitus aux bilans moral et financier du bureau sortant, avant toute assemblée élective. « Ce qui n’a toujours pas été fait à ce jour », enfonce-t-elle.
Alph ’-Whilem Eslie
