Port-Gentil : menace de grève des taximen suite aux rackets récurrents de la Mairie

La Fédération gabonaise des syndicats des transports et assimilés (Fegasta) a tenu une assemblée générale déterminante dans les locaux de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga) pour dénoncer fermement les nombreuses pratiques injustes subies par ses membres. Cette réunion visait à condamner sans équivoque les contrôles abusifs perpétrés par les forces de l’ordre ainsi que l’obligation imposée aux conducteurs de taxi-motos d’acheter des blouses.

Cette assemblée générale s’est déroulée dans la cour d’honneur de la Confédération syndicale gabonaise à Port-Gentil. Sous la direction engagée du leader syndical Albert Bernard Bongo Essono, elle avait pour but essentiel de révéler au grand jour les difficultés majeures rencontrées par les transporteurs en commun dans la capitale économique.

Dans une démarche syndicale claire et constructive, cette rencontre cherchait aussi à interpeller avec force les autorités compétentes afin qu’elles prennent conscience de l’urgence d’établir une collaboration solide entre tous les acteurs du secteur des transports terrestres, la mairie et les forces de l’ordre. Albert Bernard Bongo Essono a affirmé avec conviction : « Ils m’ont convoqué parce qu’ils font face à des problèmes sérieux avec la Police, la Gendarmerie et la Mairie. Leurs préoccupations portent principalement sur ces contrôles excessifs ainsi que sur l’imposition forcée d’uniformes payants ».

Dans la capitale économique gabonaise, une tension palpable oppose les taxes aux taxis. Chaque année, les acteurs du transport public sont contraints de s’acquitter de multiples obligations, telles que les taxes foncières et municipales auprès de la mairie centrale de Port-Gentil, ainsi que l’obtention d’un autocollant et le paiement d’un droit de timbre. Pourtant, ces démarches restent systématiquement ardues à réaliser.

Face au non-respect généralisé des règles par de nombreux taxis, la mairie a pris la décision ferme de lancer une opération coercitive afin d’imposer la régularisation administrative, provoquant ainsi une pénurie prolongée durant près de deux semaines. De nombreux chauffeurs ont cessé leurs activités quotidiennes en dénonçant le fardeau insupportable des taxes et charges financières imposées.

Par ailleurs, ils contestent vivement l’obligation récente d’acheter des blouses destinées à faciliter l’identification des transporteurs dans la capitale économique du,Gabon. Un représentant fédéral de la Fegasta alerte : « Sur plus de 1 000 taxis à Port-Gentil, l’exigence d’acquérir deux uniformes par véhicule à 16 000 FCFA l’unité représente un coût considérable. Ces sommes ne sont pas reversées au Trésor public provincial ; c’est pourquoi nous exigeons l’arrêt immédiat de cette pratique injustifiée. Cette situation critique nous pousse à déposer un préavis de grève car les problèmes s’accumulent ».

Albert Bernard Bongo Essono condamne fermement l’apposition du sigle de la Mairie, institution officielle, sur les tenues des transporteurs, soulignant que cette pratique risque de tromper gravement l’opinion publique en assimilant à tort ces individus à des employés municipaux. Il insiste également sur le fait que ces tenues sont fabriquées par un travailleur expatrié et vendues à des prix exorbitants dans un contexte suspect de blanchiment d’argent, alertant ainsi contre tout enrichissement illicite.

Une concertation organisée par la mairie entre les transporteurs, les autorités municipales et les forces de l’ordre a permis aux chauffeurs d’exprimer leurs revendications. Cédric Nkoghet, président du collectif des taximen de l’Ogooué-Maritime et représentant provincial de la Fegasta, affirme avec conviction que la mairie de Port-Gentil ne détient pas la compétence pour imposer le port d’une blouse aux transporteurs. Selon lui, cette décision a été prise unilatéralement, sans aucune concertation avec le syndicat protecteur des taximen. Il annonce qu’une notification sera prochainement adressée au délégué spécial pour exiger l’arrêt immédiat de la commercialisation des blouses sous peine d’un mouvement de grève illimitée qui risquerait de perturber gravement la ville.

« Le problème réside ici dans les modalités de contrôle ; les horaires de présence des forces de l’ordre ne sont pas respectés. Nous envisageons d’établir un tableau précis afin d’engager un dialogue avec les autorités compétentes pour leur rappeler que les conducteurs de taxi disposent de droits. Leur mode d’intervention actuel ne profite pas à la population, déjà fragilisée par une grève, qui se trouve ainsi dans l’impossibilité d’accomplir ses activités », a souligné Cédrick Nkoghet.  

Un préavis de grève a été déposé le vendredi 25 juillet auprès du représentant officiel de la province de l’Ogooué-Maritime, conformément aux dispositions légales en vigueur. Si aucune solution satisfaisante n’est trouvée dans un délai de 8 jours, le syndicat menace d’engager une grève générale illimitée susceptible de paralyser le secteur du transport terrestre dans la ville de Port-Gentil.

          Jean-Jacques Rovaria Djodji 

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