A la faveur d’un point de presse, l’ancienne ministre des sports, Dr Nicole Assélé, a passé au crible, la décision, jugée « inique et cynique » ayant abouti à l’invalidation de sa candidature à la présidence de la Fédération gabonaise de handball (FEGAHAND), par la commission dédiée. Décision rendue, à moins de 48 heures de l’élection prévue ce samedi. Raison évoquée, la non présentation, dans son dossier de candidature, d’une autorisation de la hiérarchie de l’armée, à laquelle elle n’appartient plus depuis 2015, date de son entrée au gouvernement. Une pièce, comme d’autres, non exigibles dans l’appel à candidatures initial. L’ancienne présidente de la Fégahand, ancienne internationale et capitaine de la sélection nationale de la discipline, entend donc déployer tous les recours et moyens de droit pour faire invalider la future élection à la tête de la Fégahand, sur le plan interne, y compris auprès de la Confédération africaine de handball (CAHB). Avec l’esprit battant, didactique et incisif qu’on lui connait, Dr Nicole annonce qu’elle déposera un appel, « suspensif dès ce vendredi à la première heure », sur la table de la ministre de tutelle, par ailleurs Présidente de la commission incriminée. Ci-dessous, l’intégralité de sa déclaration.
« Aujourd’hui, je me tiens devant vous avec une profonde indignation face aux manœuvres grossières et éhontées, qui ont abouti à l’invalidation de ma candidature à la Présidence de la Fédération Gabonaise de Handball. Une décision inique et cynique qui ne repose sur rien. Je dis bien, sur rien.
La commission de validation des candidatures, dont le fonctionnement a été entaché de vices de procédures, a agi avec beaucoup de légèreté dans la gestion de ce dossier. Loin de moi l’idée de remettre en question l’intégrité de cette institution, je voudrais tout au plus m’interroger sur les motivations ayant conduit à une décision aussi inattendue qu’incompréhensible.

En tant qu’ancienne Présidente de cette fédération, ayant également siégé dans des instances internationales de notre discipline, je trouve particulièrement étonnant qu’on me demande encore une autorisation de la hiérarchie militaire pour ma candidature. En réalité cette autorisation est exigible à la première candidature, ce qui a été le cas en 1999.
Mes candidatures qui ont suivi, c’est à dire en 2008 et en 2012 je n’ai plus eu besoin de ce document et pourtant j’étais en activité dans l’armée. Aujourd’hui, je suis à la maison, non pas à cause de mes qualifications, mais sous le coup de l’article 73 et 74 du statut particulier des militaires, qui stipule que, ayant été au gouvernement, je suis automatiquement radiée des effectifs de l’armée.
Je ne suis donc plus en activité depuis octobre 2015, date de mon entrée au gouvernement. Pourquoi, dès lors, me demander une autorisation de l’armée à l’appui de ma candidature ? Cela n’a aucun sens ! Comme si on devenait subitement amnésique, oubliant sciemment la jurisprudence.
Il est essentiel de se poser la question : Qui ma candidature dérange-t-elle et pourquoi ? Un militaire est fait pour se battre face à son adversaire, et non éviter le combat par des manigances et des intrigues. De plus, l’invalidation a été notifiée à la veille de l’élection, rendant toute possibilité d’appel pratiquement impossible, surtout en l’absence de la mise en place d’une commission d’appel.

Cependant, je refuse d’accepter cette injustice. Je vais me battre. Les textes stipulent que l’appel est suspensif, vu que c’est le ministre des sports qui gère cette commission. Mon appel sera déposé au Cabinet du ministre de tutelle dès ce vendredi, à la première heure et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire valoir mes droits.
Si mon appel n’est pas pris en compte, Je n’hésiterai pas à saisir les instances internationales afin de signaler ces vices de forme et incongruités, tant dans le processus de validation des candidatures que dans le choix du collège électoral. Il est crucial de rappeler qu’un candidat unique peut également perdre une élection.
Mesdames et Messieurs, je vous demande de soutenir une éthique de compétition juste et équitable. Ensemble, faisons en sorte que notre fédération reflète réellement ces valeurs ».
Elliott Ana Merveille
