Drame de l’Esther Miracle : Tournant décisif dans le procès, le 7 août 2025

Plus de deux ans après le drame de l’Esther Miracle, considéré comme l’une des pires tragédies maritimes du Gabon, le procès ouvert en juin 2025 fait à nouveau parler de lui. Le Tribunal correctionnel de Libreville s’est penché, le 26 juillet écoulé, sur deux points importants : la légalité de la détention prolongée de plusieurs accusés qui sont en prison depuis des mois sans jugement, et la possibilité d’impliquer l’État gabonais en tant que partie civilement responsable dans cette affaire. Ces deux décisions, attendues le 7 août prochain, pourraient avoir un impact majeur sur la suite du procès et sur la façon dont l’État est perçu dans la gestion de ce drame.

Esther Miracle Royal Cost / Gabonactu.com
Esther Miracle Royal Cost / Gabonactu.com

Les avocats des  »prévenus », notamment Maître Anges Kevin Nzigou, souhaitent que l’État gabonais soit reconnu comme civilement responsable dans le drame de l’Esther Miracle. Ils demandent l’audition des principaux responsables de l’époque, notamment l’ancien 1er ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nzé et l’ancien ministre en charge des Transports, Brice Constant Paillat, pour clarifier d’éventuels dysfonctionnements dans les secours.

L’objectif, soulignent-ils, est de savoir si l’État a une part de responsabilité. « Ce n’est pas seulement une quête de vérité, mais aussi une remise en question du système. La justice doit-elle ignorer les erreurs de l’administration ? », s’est interrogé Maître Anges Kevin Nzigou.

Inculpés depuis avril 2023, soit plus de 18 mois, plusieurs accusés dans l’affaire Esther Miracle restent en prison. Parmi eux, l’ex Directeur de la Marine marchande, Fidèle Angoué Mba et le patron de Royal Cost, Armand Blaise Mbadinga. Leurs avocats dénoncent une détention illégale. Selon l’article 134 du Code de procédure pénale, la détention préventive ne peut pas dépasser 18 mois en correctionnelle.

Pour la défense, leurs clients doivent être libérés d’office. « Ce n’est plus une demande, mais une exigence légale. Dans un État de droit, la règle doit s’appliquer, même si elle dérange. Maintenir ces hommes en prison trop longtemps pourrait remettre en cause la légitimité de la justice », soutiennent-ils ; alors qu’en face, la partie civile craint qu’une libération ne fragilise le procès et ne permette aux accusés de fuir ou de faire pression.

Le navire Esther Miracle qui partait de Libreville à Port-Gentil, le 9 mars 2023, a coulé aux larges de la capitale gabonaises. Bilan, 37 morts.

Elliott Ana Merveille et Stone Ferrari Mikala

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