L’ancien président gabonais, Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin ont été entendus lundi et mardi à Paris par des juges du pôle des « Droits de l’Homme » du Tribunal Judiciaire de Paris suite à leur plainte en France pour séquestration arbitraire au Gabon, a appris Gabonactu.com de source très proche de la famille Bongo.
Ali Bongo est parti de Londres pour Paris où il a été personnellement entendu par les juges. Le contenu de l’audience n’a pas été révélé.
Selon la source de Gabonactu.com, l’ancien président gabonais a été entendu dans cette procédure par rapport à son statut d’époux d’une française et de père d’un français.

La plainte « pour séquestration arbitraire » avait été déposée à Paris par les avocats de la famille alors que Sylvia et Noureddin étaient encore enfermés à la prison centrale de Libreville.
« Au 21ème siècle on ne séquestre plus les gens », s’est indignée la source consultée par la rédaction de Gabonactu.com
« Ce qu’Ali Bongo a vécu après le coup d’Etat était une véritable séquestration », a insisté la source. L’ancien président gabonais est resté dans sa résidence privée de la Sablière dans le nord de Libreville sous une bonne surveillance des éléments de la garde républicaine. Une équipe médicale était à son chevet 24h/24.
Pour leur part, Sylvia et Noureddin ont été entendus par les mêmes juges lundi à Paris dans la même procédure.
La famille Bongo Ondimba devait regagner Londres ce mardi soir, selon une autre source.
Au Gabon, Ali Bongo qui a dirigé le Gabon durant 14 ans (2009-2023) ne fait l’objet d’aucune poursuite.
Son épouse et leur fils arrêtés le soir du coup d’Etat du 30 août 2023 et jetés en prison sont pour leur part poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation : « blanchiment de capitaux, faux et usage de faux, corruption active, blanchiment de capitaux, usurpation de titres, recel et association de malfaiteurs ».
Le 9 mai dernier, les deux détenus ont bénéficié d’une liberté provisoire. Tous, y compris l’ancien président Ali Bongo, ont quitté nuitamment le Gabon abord d’un avion de la présidence Angolaise à destination de Luanda.
Au cours d’une conférence de presse le 16 mai dernier, le Procureur général, près de la Cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, a assuré que la mise en liberté provisoire de Sylvia et Noureddin « ordonnée pour des raisons médicales, s’inscrit dans le strict respect des articles 132 et 143 du Code de procédure pénale ». Il a ajouté qu’elle « n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès équitable ».
Carl Nsitou
