La Première chambre de la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), sise à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, s’est définitivement prononcée sur la situation de la Société d’aconage, de transport et de manutention (SATRAM SA) et l’autre entité du même groupe, l’Entreprise gabonaise de construction et de location automobile (EGCA SA). Dans son Arrêt, établi jeudi dernier et signé de son Greffier en chef par intérim, Maître Jean Bosco Monblé et dont Gabonactu.com a reçu copie, la CCJA a décidé de la mise en liquidation judiciaire de ces deux entités, après l’enlisement des tentatives de redressement judiciaire successives depuis près d’une décennie
Statuant en audience publique sur la forme et le fond, suite au recours des conseils de SATRAM – EGCA enregistré à son greffe, ainsi que sur l’appel du ministère public et différentes saisines des syndics judiciaires des deux entreprises concernées, la CCJA a donc prononcé d’office l’ouverture de la procédure de liquidation des sociétés SATRAM SA et EGCA SA pour une période de 18 mois, à compter de la désignation des organes de ladite procédure.
La CCJA renvoie par conséquent le dossier et les parties devant le Tribunal de première instance de Port-Gentil pour la suite de la procédure, notamment la désignation des organes de la liquidation des biens desdites sociétés, a-t-on appris.

Cette décision de la CCJA infirme et annule donc toutes les décisions antérieures relatives à ces deux entreprises, notamment le jugement rendu le 21 février 2020 par le Tribunal de première instance de Port-Gentil et le jugement du même Tribunal, du 06 septembre 2019 ayant concédé une prorogation de la procédure de redressement judiciaire de six (06) mois.
Désormais dans l’expectative, les salariés de ces deux sociétés attendent de savoir dans quelle »sauce » et ils seront »mangés », notamment à SATRAM où les agents sont en grève depuis bientôt trois semaines pour exiger le paiement des salaires dont ils n’ont perçu qu’un seul mois, celui de janvier, depuis le début de cette année 2025. Ils accusent environ 5 ans d’arriérés de salaire cumulés sur ces 8 dernières années.
M.-O. Mignonne
