La Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a ouvert ce jeudi, un séminaire de trois (03) jours, sur le traitement des évacuations sanitaires (EVASAN). Cette formation dédiée aux personnels clés de la chaîne de prise en charge, vise à renforcer la rigueur, la transparence et l’humanité dans ce processus médical, au cœur de bien d’enjeux et de récriminations.

L’atelier s’articule autour d’un programme en trois volets, chacun dédié à une étape clé du traitement des Evasan. Il s’agit en amont de l’Evasan administratif avec un focus sur la réception, le contrôle des droits des assurés, la demande de devis, la clôture des dossiers, l’archivage et les autres traitements administratifs.
Ensuite, l’Evasan médical avec le contrôle et la complétude des dossiers médicaux, la préparation et la validation des commissions, ainsi que l’archivage et les traitements médicaux. Et enfin, l’Evasan financier à travers la liquidation des dépenses, la clôture des opérations et l’exploitation du tableau de bord via l’application VSD.

Les discussions s’étendront sur des notions d’éthique professionnelle, des procédures internes et des responsabilités de chaque maillon de la chaîne. Ce séminaire, jugé essentiel par la Direction générale de la CNAMGS, s’inscrit dans une volonté claire de la modernisation de la gouvernance de la chaîne des Evasan et de l’institution.
« Le sujet des évacuations sanitaires est sensible, il engage notre responsabilité collective. Notre mission est claire : assurer une prise en charge totale et digne pour les assurés, en dépit des contraintes », a déclaré la Directrice générale de la CNAMGS, Nadia Christelle Koye. Elle a appelé à un sursaut collectif, saluant l’engagement des équipes malgré des conditions de travail parfois loin d’être optimales.
Le Médecin conseil de l’institution, Léonce Teddy Ivala, a rappelé que la lenteur du circuit restait un grief récurrent. « En janvier 2025, 192 assurés étaient encore en attente, certains depuis neuf mois. Ce délai est inacceptable pour des patients souvent en détresse vitale », a-t-il fait observer. Pour lui, il est indispensable de « restaurer la confiance à travers des pratiques éthiques et un traitement diligent des dossiers ». Il a insisté sur les trois valeurs fondamentales du processus : confidentialité, esprit d’équipe et probité.

Le Directeur des prestations sanitaires de la CNAMGS, a mis un accent particulier sur les enjeux financiers et la rigueur administrative sur la chaîne des prises en charge. « Chaque évacuation doit être justifiée, tracée et gérée dans les délais. Notre responsabilité est double : vis-à-vis des assurés et des équilibres budgétaires », a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d’une meilleure transparence dans les refus de prise en charge, d’un archivage solide, et d’un renforcement des capacités internes.
Face aux attentes croissantes des assurés et à l’ampleur budgétaire des évacuations sanitaires, le séminaire en cours devrait permettre d’améliorer le traitement des Evasan. Pour mémoire, en 2024, plus de 1100 évacuations sanitaires ont été enregistrées, pour un coût total avoisinant les 12 milliards FCFA. Un chiffre appelé à baisser si les réformes engagées portent leurs fruits.
M.-O. Mignonne et Luan Martinez
