Gabon : le Président Oligui Nguema incarne-t-il une justice humaine face à la brutalité du régime d’Ali Bongo ?

Le 15 mai 2025, Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin ont quitté le Gabon pour l’Angola, après environ 20 mois de détention. Cette exfiltration, motivée par des raisons médicales, selon la justice gabonaise, marque un tournant dans la gouvernance gabonaise.

En effet, la relaxe de l’épouse et du fils d’Ali Bongo et leur exfiltration vers Luanda, bien que décriée par l’opinion, illustre la volonté du nouveau régime d’établir une justice empreinte d’humanité, ce qui contraste fortement avec la cruauté impitoyable du régime précédent, déchu au soir du 30 août 2023.

Les exemples du manque d’humanisme et de la méchanceté du pouvoir déchu sont légions.

Le cas de l’ancien leader syndical, Jean Rémi Yama, fait école. Jeté en prison alors qu’il tentait de quitter le pays pour aller se faire soigner au Sénégal, Jean Remi Yama et ses avocats avaient désespérément sollicité une liberté provisoire pour des raisons médicales. Pourtant, les autorités de l’époque avaient catégoriquement refusé d’accorder une sortie pour des soins médicaux à cet insuffisant cardiaque connu.

Pire encore, lorsque sa femme est décédée, ce même régime lui a refusé l’autorisation de sortir pour assister à ses funérailles, illustrant une méchanceté déconcertante. Ce traitement indigne symbolisait la dureté d’un système insensible à la souffrance humaine, même dans les circonstances les plus tragiques.

De même, le cas de Renaud Allogo Akoué, également prisonnier sous l’ancien régime, a profondément choqué l’opinion publique gabonaise. Après la perte brutale de sa femme dans des conditions bouleversantes, ce dernier avait sollicité la permission d’assister à ses obsèques, une demande à laquelle il avait reçu un refus catégorique.

Ce refus dépourvue de toute considération humaine, reflète l’oppression systématique exercée par le régime déchu sur ses opposants.

Bertrand Zibi Abeghe a aussi souffert dans les geôles du régime d’Ali Bongo. L’indulgence sollicitée par la diplomatie américaine, puisque l’ancien député gabonais possède la double nationalité gabonaise est américaine, était foulée aux pieds sinon simplement ignorée.

La Young Team, petit nom attribué à la jeune garde qui ceinturait le dernier carré du pouvoir, était aussi intraitable sur le cas de Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo tombé en disgrâce. La sonnette d’alarme tirée à moulte reprises par ses avocats suscitait le sarcasme du régime. Les appels de la commission africaine des droits de l’homme en faveur de sa libération étaient tombés dans les oreilles des sourds.

A sa sortie de prison après le coup d’Etat, les gabonais ont découvert un individu squelettique, mourant mais maintenu en vie grâce à sa foi en Dieu. Le cancer du colon dont il souffrait en prison n’était pas finalement une invention de ses avocats ni une feinte pour obtenir sa libération.

Tous ces exemples et bien d’autres ont profondément divisé les gabonais et coupé l’élite régnante de la base.

À l’inverse, la justice sous Brice Clotaire Oligui Nguema semble avoir amorcé une nouvelle dimension humaine.

Tous les détenus cités ci-haut ont recouvré leur liberté. D’autres comme Tonny Ondo Mba, Roger Owono Mba,  Justin Ndoundangoye (anciens ministres), Ike Ngouoni (ancien porte parole de la présidence de la République)… Tous sont en voie de réinsertion socio-politique et administrative.

La libération de tout ce beau monde y compris Sylvia Bongo et Noureddin Bongo Valentin semble inscrire la justice gabonaise dans le sacrosaint principe selon lequel « la liberté est le principe et la détention, l’exception« .

C’est donc avec légitimité que l’opinion exige aujourd’hui la libération d’autres détenus comme Kelly Ondo (auteur d’un coup d’Etat avorté en janvier 2019), Vincent de Paul Massassa et Léon Armel Bounda Balondzi tous deux anciens ministres , Yann Ngoulou (ancien Directeur de cabinet de Noureddin Bongo), Mohamed Oceni (ancien Directeur de cabinet adjoint 2 d’Ali Bongo) ou encore Cyriaque Mvourandziami (ancien Directeur de cabinet d’Ali Bongo au PDG).

Ce beaucoup monde arrêté et jeté en prison après le coup d’Etat du 30 août 2023 pourrait également être relaxé et comparaitre libre le jour de leur procès.

La réconciliation et l’unité nationale en sortiront assez renforcés tout en rendant justice au nom du peuple contre les crimes économiques et de sang commis par certains dirigeants d’hier.

En agissant ainsi, le Gabon rejoindrait la noble liste des nations qui placent la dignité humaine au cœur de leur système judiciaire.

Camille Boussoughou

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