Accusé d’abuser de ses « relations privilégiés avec le sommet de l’Etat » pour instaurer une gestion opaque au sein de l’entreprise et infliger un traitement indigne aux personnels, depuis l’ouverture de la concession de reprise et de gestion de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII), le Coordonnateur général du groupe burkinabé EBOMAF, Aboubacar Sedikh Beye, a au cours d’une récente conférence de presse pour réfuter ces accusations qu’il a qualifiées de « déformations graves des faits ».
Pour lever toute équivoque, Aboubakar Sedikh Beye a rappelé que la concession signée avec l’État gabonais pour l’exploitation de certains services maritimes est soumise à des conditions suspensives qui n’ont pas été levées, notamment la remise de titres fonciers et l’apurement des dettes sociales. En l’absence de ces conditions, il a affirmé que la concession n’est pas entrée en vigueur, dégageant ainsi Ebomaf de toute responsabilité.
A propos de la situation financière préoccupante et encore fragile de la CNNII, le Coordonnateur général du groupe EBOMAF a fait savoir que les recettes actuelles ne suffisent pas à couvrir les charges, et les comptes de l’entreprise sont saisis par d’anciens fournisseurs.
Pour assurer la continuité des opérations, Ebomaf a donc décidé de rediriger les recettes vers un compte séquestre, une mesure jugée nécessaire par le groupe, a-t-il affirmé. Une décision qui suscite des inquiétudes quant à l’avenir de nombreux employés de la CNNII, qui réclament une intervention urgente des hautes autorités du gouvernement.

Les agents de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII), ont récemment tiré la sonnette d’alarme sur les dérives alarmantes qu’ils disent observer depuis la prise de contrôle de l’entreprise par le groupe burkinabé EBOMAF en février 2025, caractérisées notamment par des violations graves du Code du travail gabonais et de la Convention collective du secteur maritime.
Alors que 17 mois d’arriérés de salaires demeurent impayés, la gestion opaque des finances, incluant le paiement des salaires en espèces, non conforme aux pratiques bancaires, aggravant ainsi la précarité sociale des salariés.
Les agents font état d’une suppression des acquis sociaux et d’une atteinte à la souveraineté maritime, avec des navires non immatriculés sous pavillon gabonais.
Alph’-Whilem Eslie et Tryphène Lembah
