Port-Gentil : 70 % des femmes déclarent avoir subi des violences obstétricales

À l’occasion de la Journée mondiale de la sage-femme, célébrée tous les 5 mai depuis 1991, l’association Oréminiva, présidée par la sage-femme Katy Stricia Nkolo, a publié les résultats d’une enquête alarmante qui révèle que 70 % des femmes interrogées à Port-Gentil affirment avoir subi au moins une forme de violence lors de leur accouchement. L’enquête a été réalisée grâce à un questionnaire structuré, distribué auprès de femmes ayant récemment accouché.

Cette étude a été menée dans les 1er et 3e arrondissements de la capitale économique du pays, auprès de patientes ayant accouché dans des établissements publics et privés, révèle un constat préoccupant : absence d’explication sur les actes médicaux, interventions sans consentement éclairé, propos déplacés, insultes, cris, etc.

La protection de la mère et du nouveau né fait partie des Objectifs du développement durable (ODD) promus par les Nations-Unies @ DR

Des pratiques qualifiées de « violences obstétricales » par les professionnels de santé réunis au sein de l’association Oréminiva qui déplore des comportements inadaptés du personnel soignant, ainsi qu’une communication défaillante lors des accouchements. Les résultats, diffusés sur la page Facebook de l’association, affichent des pourcentages inquiétants quant à ces manquements, souvent vécus comme des traumatismes par les femmes concernées.

Des propositions pour une prise en charge plus humaine

Pour Oréminiva, il faut légiférer pour prévenir et sanctionner les violences obstétricales, définir des normes hospitalières garantissant le respect des droits fondamentaux, promouvoir le consentement éclairé, et renforcer le rôle des organisations de la société civile.

Oréminiva plaide également pour que cette problématique soit intégrée aux programmes de formation médicale et universitaire, afin de sensibiliser dès la base les futurs professionnels de santé. L’association souligne par ailleurs qu’il est impératif de replacer l’information et l’écoute au cœur de la prise en charge des patientes.

Bien que centrée sur Port-Gentil, cette enquête reflète une réalité probablement étendue à l’ensemble du territoire. En novembre 2024, l’organisation Human Rights Watch rappelait d’ailleurs que près de 200 000 femmes en Afrique décédaient chaque année dans le cadre de leur grossesse, en lien avec des soins insuffisants ou inadaptés.

Elliott Ana Merveille et Luan Martinez

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