Ce mardi 18 mars marque une nouvelle étape dans l’aviation civile gabonaise. Brice Clotaire Oligui Nguéma a rebaptisé l’aéroport international de Port-Gentil, autrefois aéroport Ali Bongo Ondimba. Cette structure aéroportuaire de la province de l’Ogooué-Maritime porte désormais le nom de Joseph Rendjambé Issani, fils de la province, né en 1939 et décédé en mai 1990, dans un hôtel de Libreville, dans des circonstances non élucidées à ce jour.
« Confier un aéroport à Dieu c’est aussi une manière de lui demander de protéger ce pays. C’est de demander à Dieu de donner au Gabon de décoller selon sa volonté », a indiqué Monseigneur Euzébius Chinekezy Ogbonna Managwu, Evêque de Port-Gentil, dans le cadre des bénédictions consacrées à l’infrastructure aéroportuaire.
L’action témoigne de la marque de confiance que les autorités gabonaises de la transition placent en la mémoire de ce valeureux homme politique gabonais, mort dans les circonstances nébuleuses, mais surtout pour réconforter la famille du défunt qui voit en ce geste une attention de haut rang.
« C’est quelque chose de très important non seulement pour nous mais également, pour les populations de l’Ogooué-Maritime et du Gabon, cela représente l’histoire du Gabon », a dit le représentant de la famille de l’illustre disparu.
Cette marque de reconnaissance place Joseph Rendjambé Issani aux rangs des vaillants combattants de la liberté, de la démocratie, des droits humains et des libertés fondamentales pour lesquelles il a combattu des années durant au Parti gabonais du progrès (PGP), dont il était le Secrétaire général, aux côtés de son demi-frère et président de ce parti de l’opposition, feu Pierre Louis Agondjo Okawé.
Joseph Rendjambé Issani fut aussi le demi-frère de Jean Ping, ancien candidat à l’élection présidentielle en 2016, également présent à la cérémonie de ce 18 mars à Port-Gentil.

« Pour nous c’est un mérite et ce changement de dénomination est une très bonne chose. Les populations seront très enchantées car Rendjambé était un grand homme politique », reconnaît Charles Tchen, demi-frère de Rendjambé.
‹‹Joseph Rendjambé n’est pas seulement un Orungu ou un Nkomi, c’était un patriote, c’était un rassembleur qui était au-delà des clivages ethniques », a fait savoir Issani Rendjambé, l’un des enfants de l’illustre disparu.
Pour Brice Clotaire Oligui Nguéma, « nous affirmons que les idéaux de liberté, de justice et de progrès pour lesquels ils s’est battu continueront de guider notre action ».
Aéroport international de Port-Gentil et l’hôtel Dowé à Libreville, même destin
Cette cérémonie honorifique pleine de reconnaissance est le fruit d’une redynamisation et d’une modernisation des infrastructures aéroportuaires du pays dans son ensemble. Une étape cruciale qui marque la modernisation des installations de l’aviation civile du pays, notamment Franceville, Oyem, Mouila, Lambaréné, Makokou, Tchibanga et Koulamoutou.
Il s’agit, a-t-on appris de densifier le trafic aérien national d’ici 2030, à travers l’augmentation de 50% des connexions internationales afin de créer des milliers d’emplois directs et indirects.
« Ils ne seront pas de simples points d’atterrissage mais des véritables plateformes de développement économique. Notre vision est de faire de notre pays, un hub régional en Afrique », a promis, le président de la transition.
Cette cérémonie a donné l’opportunité à Oligui Nguéma d’annoncer de nouvelles mesures visant à reconnaître la participation commune, citoyenne et démocratique qu’a joué Joseph Rendjambé Issani durant sa vie politique.
« Je m’engage ici devant vous, comme Libreville manque d’hôtels, à reconstruire l’hôtel Dowé au même lieu où il a été sauvagement assassiné. Et cet hôtel portera désormais son nom, Joseph Rendjambé Issani. Ce sera l’hôtel du 23 mai 1990 », a-t-il déclaré.
L’aéroport international de Port-Gentil a été rouvert à la circulation aérienne internationale et domestique, le 20 novembre 2016. Il a été inauguré le 17 juin 2016 par l’ancienne chef de l’État Ali Bongo Ondimba, avec la mise en service de l’aérogare passagers et du parking payant. Sa réhabilitation rentrait dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations 2017.

Baptisé Ali Bongo Ondimba, et rebaptisé Joseph Rendjambé Issani, l’aéroport de Port-Gentil a coûté à l’État gabonais plus de 70 milliards de FCFA, entièrement financés par les revenus du pétrole, grâce à un partenariat avec Total Gabon qui a assuré la maitrise d’ouvrage pour le compte du gouvernement gabonais.
On y avait alors procédé à la construction d’une nouvelle aérogare passagers et d’un pavillon présidentiel; à l’extension et à la réhabilitation des circulations et aires avions; ainsi qu’à l’optimisation des infrastructures sécuritaires et à la réalisation des voiries et parkings du côté public.
Jean jacques Rovaria Djodji
