Les magistrats maintiennent leur mouvement de grève

La grève des magistrats gabonais, déclenchée le 13 janvier 2025, entre dans une phase critique. Malgré des promesses d’amélioration des conditions de vie et de travail, les magistrats, réunis en assemblée générale ce lundi 03 Mars au Palais de Justice de Libreville, ont décidé de maintenir leur mouvement de grève, exacerbant ainsi les tensions avec le ministère de la Justice.

La grève a été initiée en réponse à la non-application du statut général des magistrats, un texte censé garantir des avantages financiers et matériels essentiels à l’exercice de leurs fonctions. Depuis la levée de la suspension de la grève en décembre 2022, aucune avancée significative n’a été constatée. Les textes d’application de la loi portant statut des magistrats, bien qu’adoptés, demeurent toujours en attente de signature par l’exécutif.

« À ce jour, nous n’avons rien obtenu », déclare Landry Abaga Essono, président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag). Les magistrats dénoncent l’absence de négociations formelles et l’inefficacité des initiatives prises par le Président de la Cour constitutionnelle de la Transition et le Ministère de la Justice. Ils exigent que toute proposition de dialogue soit empreinte de sincérité et de transparence.

Malgré les déclarations du ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui avait évoqué des avancées dans les négociations. Les magistrats, déçus par ce qu’ils qualifient de « communication mensongère », ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la mobilisation.

Face à cette impasse, les magistrats réaffirment leur détermination et présentent leurs excuses aux citoyens gabonais pour les désagréments causés. « Notre grève n’est pas un caprice, mais un moyen de lutte pour une justice digne et indépendante », ont-ils précisé. Ils interpellent également le Président du Conseil supérieur de la magistrature, soulignant que, dix-sept mois après une audience accordée au Bureau du Synamag, la situation s’est encore dégradée.

La grève des magistrats a été relancée en janvier 2025 après une première suspension en décembre 2022. À l’origine du mouvement, l’application de la loi portant statut des magistrats, adoptée mais dont les textes d’application tardent à être pris. Cette situation bloque l’octroi des avantages promis aux magistrats et soulève des inquiétudes quant à l’indépendance et l’efficacité de la justice gabonaise

Tryphene Lembah et Christina Thélin Ondo

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