Dans une prise de parole lundi au siège de son parti, Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), sis à la Cité Damas, dans le 5ème arrondissement de Libreville, Jean Rémy Yama, candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, a été sans concession à l’endroit d’un de ses principaux adversaires à ce scrutin, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. Pour l’ancien président de la plus grande plate-forme syndicale du pays ‘’Dynamique unitaire’’, en se déclarant de candidat, le président du CTRI « n’a pas écouté la voix de la sagesse ».

Jean Rémy YAMA, a en effet souligné que le président de la transition ne respecte pas ses engagements pris lors de son investiture, le 4 septembre 2023, rappelant que ce dernier avait promis de « rendre le pouvoir aux civils à l’issue de la transition, en organisant des élections libres, transparentes et crédibles ».

« Cependant, le Président n’a pas écouté la voix de la sagesse et semble être guidé par ses pulsions personnelles », déplore Jean Rémy Yama qui conteste donc la sincérité du bout de phrase de Brice Clotaire Oligui Nguéma, « J’ai entendu vos appels, je vous ai écouté », lancé à l’endroit de ses supporters lundi, lors de sa déclaration de candidature.
Jean Rémy Yama conteste rejette cette affirmation, expliquant que les véritables préoccupations du peuple n’ont pas été prises en compte. L’ancien président de la plate-forme syndicale ‘’Dynamique unitaire’’ appelle plutôt à la restauration des valeurs de vérité et d’intégrité.

Pour étayer cette mise au point, le candidat et président du PNTP a fait référence à un passage biblique, puisé dans le livre de l’apôtre Jean, qui souligne la sacralité de la parole. Il a insisté sur le fait que la parole est un lien entre le divin et l’humain et qu’elle doit être respectée pour éviter les ténèbres qui engendrent la désolation. « Changer sa parole de sagesse en faisant le contraire est porteur de ténèbres, et les ténèbres engendrent la désolation, les larmes, le sang et la sueur », a-t-il prévenu.
Autre curiosité relevée par le président du PNTP dans les déclarations d’Oligui Nguéma, le fait que le président de la transition et candidat ait déclaré que les effectifs des Forces de défense et de sécurité du Gabon se montaient à plus de 400 000 personnels. Or, fait observer Jean Rémy Yama, l’ancien ministre de la Fonction publique, Raphaël Ngazouzé, avait révélé en son temps que le Gabon comptait environ 103 000 fonctionnaires dans l’ensemble, dont seulement 15 000 agents des Forces de défense et de sécurité.
Ces chiffres soulèvent des interrogations sur les sources d’informations du président et sur la véracité de ses déclarations, aux yeux de Jean Rémy Yama qui se demande comment les effectifs des Forces de défense et de sécurité pourraient-ils passés de 15 000 agents en 2023 (pour des effectifs globaux de 103 000 fonctionnaires) à 400 000 à fin 2024, dans une fonction publique où les effectifs plafonnent à 109 000 agents, s’étonne-t-il ?
Placé sous mandat de dépôt, en détention arbitraire à la prison centrale du Gros Bouquet en mars 2022 par l’ancien régime déchu, pour des motifs fallacieux d’abus de confiance, Jean-Rémy Yama a été libéré au lendemain du coup d’état du 30 août 2023 et fait dans la foulée sénateur de la transition.

En janvier 2025, il a créé avec des amis le Parti national pour le travail et le progrès (PNTP) qui porte sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, pour laquelle on compte déjà une vingtaine de candidats déclarés, dont le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma.
Ils ont tous jusqu’à ce samedi 08 mars pour faire officiellement acte de candidature auprès de l’instance dédiée, la Commission nationale d’organisation et de contrôle des élections et du référendum (CNOCER).
Elliott Ana Merveille et Frida Dodo
