Les organisations Internationales de la diaspora africaine en Europe, en collaboration avec le Groupe Agir Europe-Afrique, l’ONG Jeunesse sans frontière, l’ONG Save the world (Sauver le Monde) et la Société civile africaine, ont tenu une conférence de presse ce mercredi à Libreville. Objectif, sensibiliser le peuple et les électeurs gabonais sur la nécessité de se ranger derrière les candidatures qui prônent la non-violence et à respecter des institutions dans le contexte de l’élection présidentielle du 12 avril 2025.
Au cours de cette rencontre, les organisations présentes ont souligné l’importance de privilégier des voies pacifiques pour résoudre les différends politiques pré et post élection.
Elles ont insisté sur le fait que la violence n’a jamais été une solution durable et ont appelé les acteurs politiques gabonais à suivre l’exemple d’autres pays africains, comme le Sénégal en 2012 et 2024, le Ghana en 2024 ou encore la République Démocratique du Congo en 2018, où les oppositions politiques ont été réglées par les urnes et le dialogue, non pas par la force.
« La classe politique gabonaise doit tourner le dos à la violence et privilégier les voies légales et pacifiques pour exprimer ses positions. Le Gabon a l’opportunité de montrer au monde que les transitions politiques peuvent se faire dans le respect des institutions et de la volonté populaire », a dit Emilienne Ngando Bessi, Secrétaire permanente de la Zone CEMAC de la diaspora africaine en Europe.
Cependant, la décision d’avancer la date de l’élection présidentielle au 12 avril 2025 a suscité de vifs débats, notamment autour de la candidature potentielle du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma. Certains estiment que sa candidature irait à l’encontre des engagements initiaux de la transition, tandis que d’autres, nombreux, voient en lui un leader capable de poursuivre les réformes engagées.
Les Organisations Internationales de la Diaspora Africaine en Europe, ainsi que leurs partenaires, ont exprimé leur soutien à la liberté de candidature, rappelant que le droit de participer à la vie politique est un droit fondamental universellement reconnu.
« Personne ne devrait demander au Général Oligui Nguéma de ne pas se présenter à cette élection, surtout lorsque les gabonais le lui demandent. Ce serait une atteinte à ses droits fondamentaux. Cependant, sa candidature doit être soumise aux mêmes règles que celles des autres candidats, et c’est au peuple gabonais de décider en dernier ressort », a soutenu Emilienne Ngando Bessi.
La communauté internationale scrute et observe avec attention les efforts déployés par les nouvelles autorités pour rétablir l’ordre constitutionnel, depuis la prise de pouvoir, sans effusion de sang, par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le 30 août 2023.
Depuis le 18 février 2025, une mission conjointe composée de cinq émissaires internationaux parcourt le Gabon pour rencontrer les acteurs politiques, les organisations de la société civile et les citoyens. Leur objectif est d’encourager le peuple gabonais à la paix et à la réconciliation, en soutenant les efforts pour un processus électoral crédible et transparent.
Les organisations internationales de la diaspora africaine en Europe s’engagent à accompagner les gabonais tout au long de ce processus crucial pour l’avenir de leur pays, dans un climat de stabilité et de respect des institutions.
Féeodora Madiba et Bétines Makosso
