Récemment, la diffusion de listes d’agents du Trésor public ainsi que de la Direction générale du Budget, accusés d’être impliqués dans des réseaux mafieux de détournement de plusieurs milliards de FCFA, a suscité une onde de choc au sein de l’administration et chez les citoyens. A qui la main noire de cette campagne malséante ?
« Ne pouvant tolérer des telles calomnies, le Syndication National des Agents du Trésor (SYNAT) et les agents indexés se réservent le droit de porter plainte contre les auteurs de cette cabale, demander réparation, afin de faire cesser ces agissements et de défendre l’honneur et la réputation entachée des agents de la Direction général de la comptabilité publique et du Trésor », a réagi le SYNAT dans un communiqué.
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Face à « ces accusations totalement infondées, diffamatoires et d’une extrême gravité qui portent préjudice à l’ensemble de notre corporation », le SYNAT a menacé de porter plainte afin que les auteurs soient démasqués et répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes.
Le SYNAT n’est pas le seul à opter pour une action en justice dans cette affaire. Le Dr Wenceslas Yaba, coordonnateur général du SAMU Social Gabonais qui serait également mis en cause a aussi décider de confier l’affaire entre les mains de la justice.
Le verre est dans le fruit
À première vue, la publication de ces listes semble servir des intérêts obscurs. En entretenant un climat de suspicion et de méfiance envers les agents des directions incriminées y compris même les collaborateurs du ministre de tutelle, cette campagne pourrait au contraire affaiblir l’administration déjà confrontée à des tensions de trésorerie.
Qui donc tire réellement profit de cette situation ? Probablement les ennemis de la transition. Ceux qui se font injustement passer pour des lanceurs d’alerte pour attirer la sympathie des plus autorités du pays pour être promus. Ils ne sont en réalité pas au service de l’Etat mais sont dans une course effrénée vers des postes de nominations. Ils sont, en vérité, des adeptes de la politique du « ôte-toi de là que je m’y mette ».
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Au finish, ces délateurs sèment plutôt le doute et la confusion auprès des partenaires économiques du pays. Ces derniers pourraient davantage remettent en cause la crédibilité du pays et la gestion transparente des ressources publiques plus que jamais consacrées à l’amélioration quotidienne des conditions de vie des populations à travers la mise en œuvre de nombreux projets impactant directement la vie de tout un chacun.
« Le mal ne vient pas de loin », dit l’adage. La sortie du SYNAT laisse croire que des sérieux soupçons pèsent déjà sur certaines de leurs collègues dont une liste est parvenue à la rédaction de Gabonactu.com. Une opération de salubrité publique doit être menée pour démasquer ces renégats.
Des enquêtes impartiales doivent être menées pour établir les faits et, si nécessaire, traduire en justice les véritables coupables des détournements de fonds, sans faire payer le prix fort aux innocents.
Les agents de l’Etat, comme tout citoyen, méritent d’être traités avec respect et dignité, et d’avoir droit à une présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire.
S’il existe réellement un détournement de fonds, les véritables responsables devraient être tenus pour compte, mais pas au détriment de l’honneur et de la réputation de ceux qui servent fidèlement l’État.
Camille Boussoughou
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