Le ministre gabonais du Budget et de la dette, Charles Mba a été plutôt récemment convoqué par la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) non pas pour cause de corruption mais pour remplir sa fiche de déclaration des biens qu’il n’avait pas encore rempli lorsqu’il a intégré le gouvernement, rapporte plusieurs sources dignes de foi.
Le ministre avait bien reçu sa convocation. Il s’est rendu au siège de la CNLCEI vendredi dernier. Arrivé sur place, les membres de la commission se seraient fondus en excuses en précisant au membre du gouvernement qu’il n’était pas convoqué mais plutôt « invité » pour remplir sa fiche de déclaration des biens, précise un de ses proches.
Charles Mba s’est vu remettre la fiche à remplir chez lui. Dans les prochains jours, il reviendra déposer le document dûment rempli, précise un autre membre de son entourage qui dément catégoriquement les accusations de corruption dans l’affaire du dossier brûlant de la société turque Karpowership et la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).
Ce dossier qui secoue la République porte sur un contrat conclu entre le Gabon et la Turquie sur la fourniture d’électricité à Libreville et ses environs soumis à des délestages récurrents contre un paiement mensuel de 12 milliards de FCFA. Karpowership s’engageait en retour à fournir de l’électricité à partir de deux bateaux usines stationnés au large de la capitale.
Aggreko, le partenaire de la SEEG qui fournie plus de la moitié de l’électricité consommée dans le Grand Libreville perçoit entre 3 et 4 milliards de FCFA par an, selon des estimations fournies à la rédaction de Gabonactu.com. Les nouvelles autorités ne souhaitaient plus poursuivre le partenariat avec Aggreko arrivé dont l’appetit grandi d’une année à une autre et surtout pour avoir soumis la capitale à des délestages afin de contraindre l’administration de solder sa dette de près de 30 milliards de FCFA.
L’écart entre les deux services a réveillé l’administration alerté par les contestations des influenceurs et de la société civile.
La CNLCEI a donc décidé de se saisir du contrat pour entendre plusieurs acteurs impliqués dans cet accord. Il semblerait, selon plusieurs sources que l’ex Ministre de l’Economie et des participations Mays Mouissi devenu ministre de l’environnement et du climat ainsi que son collègue Charles Mba doivent être entendus en leur qualité de signataires du contre avec les turcs, selon une lettre de la CNLCEI adressée au procureur de la République de première instance de Libreville.
L’ancien ministre de l’Energie, Jeannot Kalima également muté à la Fonction publique devait aussi être entendu en sa qualité de « juge de l’opportunité de la dépense » et de ministre sectoriel en charge à l’époque de la politique énergétique du pays.
Camille Boussoughou