Dans une évaluation sans concession et à mi-parcours, la Coalition pour la nouvelle république (CNR), plate-forme ayant soutenu la candidature de Jean Ping à la présidentielle de 2016, par la voix d’une de ses figures de proue, Vincent Moulengui Boukossou, se dit préoccupée par de nombreux dérapages relevés dans la dernière ligne droite du processus de la transition politique au Gabon. Pour la CNR, « les espoirs suscités lors du coup d’État du 30 août 2023 et lors du discours du 4 septembre 2023 prononcé solennellement, devant le peuple gabonais, par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, se sont vite étiolés », a-t-elle fait constater pour le regretter.
A l’appui de ce constat, « les gabonais ont encore en mémoire la quintessence du discours à la nation du président de la Transition, lors de son investiture le 4 septembre 2023, au cours duquel il avait déclaré qu’il entendait organiser les élections libres et transparentes afin de rendre le pouvoir aux civils au terme de la transition », rappelle à souhait la CNR.
Or, « les appels à la candidature du président de la transition et les velléités de conservation du pouvoir par les militaires sont de plus en plus perceptibles à travers les déclarations et les actes posés au quotidien », déplore la CNR qui rappelle dans le même temps que, « dans le premier gouvernement, le président de la transition a été ministre de la Défense et ministre de l’Intérieur, position qui, aux termes de la charte, l’exclut de facto de se porter candidat à l’élection présidentielle », suggère-t-elle.
La CNR fait également savoir que la convention de Vienne du 22 septembre 1988 sur le droit des traités, dont le Gabon est entièrement partie prenante, conjuguée à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance dûment signée par le Gabon, interdisent sans ambiguïté la candidature des auteurs de changements anticonstitutionnels de gouvernement aux élections organisées pour la restitution de l’ordre constitutionnel.
« Fort de la pertinence des dispositions de droit susvisées, la CNR ne peut que constater l’impossibilité pour le président de la transition de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle et affirme que la transition est handicapée par l’incapacité du CTRI à se débarrasser des mêmes hommes et des mêmes pratiques, causes de la gestion désastreuse du pays sur tous les plans, politique, économique et social », croit-elle savoir.
« Est-il possible de redresser les institutions de la république avec ceux qui les ont mises par terre ? Rien n’est moins sûr, car les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets », s’interroge et s’indigne la CNR devant les effets cosmétiques contenus dans le Code électoral en cours d’élaboration et d’adoption.
Une loi électorale qui, de l’avis de la Coalition pour la nouvelle république, élude volontairement Les problématiques fondamentales d’organisation des élections, de bout en bout, par le ministère de l’intérieur, en lieu et place d’un organe indépendant et le redécoupage administratif et électoral.
Alph’–Whilem Eslie
Lorsqu’un coup d’Etat se produit sans une seule victime, cela signifie qu’il y a eu anguille sous roche, en français facile, des accords souterrains entre les déchus et les issus. D’où le panorama actuel des promesses non tenus et pillage de l’argent du contribuable